C'est au tour de GrĂ©goire Lyonnet de dĂ©barquer chez Camille Lou. Notre chanteuse-danseuse est originaire du Nord, de Maubeuge exactement. Ce matin, Elle lui fait dĂ©couvrir les endroits qui ont marquĂ© son enfance, son jardin, oĂč elle s'inventait des histoires. Elle lui fait rencontrer les personnes qui l'ont aidĂ© Ă trouver Ă voix.... Tout ça n'vaut pas, Un petite virĂ©e Ă Maubeuge. Tout ça n'vaut pas, Le doux sourire de Camille. Tout ça n'vaut pas, une jolie valse samedi soir, Tout ça n'vaut pas le prochain prime "Bienvenue chez nous"DĂ©couvrez aussiLaBoutique du CinĂ© Bienvenue chez Les CH'TIS Affiche CinĂ©ma Originale Petit Format (53 x 40, PliĂ©e) 2. 14,90âŹ. Recevez-le entre le mardi 16 novembre et le jeudi 18 novembre. Livraison Ă 7,45 âŹ. AL/G HD Comedy 1 Hour 41 Minutes 2008 âą 31 Ratings Philippe Abrams est directeur de la poste de Salon-de-Provence. Il est mariĂ© Ă Julie, dont le caractĂšre dĂ©pressif lui rend la vie impossible. Pour lui faire plaisir, Philippe fraude afin d'obtenir une mutation sur la CĂŽte d'Azur. Mais il est dĂ©masquĂ© il sera mutĂ© Ă Bergues, petite ville du les Abrams, sudistes pleins de prĂ©jugĂ©s, le Nord c'est l'horreur, une rĂ©gion glacĂ©e, peuplĂ©e d'ĂȘtres rustres, Ă©ructant un langage incomprĂ©hensible, le "cheutimi". Philippe ira seul. A sa grande surprise, il dĂ©couvre un endroit charmant, une Ă©quipe chaleureuse, des gens accueillants, et se fait un ami Antoine, le facteur et le carillonneur du village, Ă la mĂšre possessive et aux amours contrariĂ©es. Quand Philippe revient Ă Salon, Julie refuse de croire qu'il se plait dans le Nord. Elle pense mĂȘme qu'il lui ment pour la mĂ©nager. Pour la satisfaire et se simplifier la vie, Philippe lui fait croire qu'en effet, il vit un enfer Ă Bergues. DĂšs lors, sa vie s'enfonce dans un mensonge confortable... Rent 3,99 ⏠Buy 9,99 ⏠Philippe Abrams est directeur de la poste de Salon-de-Provence. Il est mariĂ© Ă Julie, dont le caractĂšre dĂ©pressif lui rend la vie impossible. Pour lui faire plaisir, Philippe fraude afin d'obtenir une mutation sur la CĂŽte d'Azur. Mais il est dĂ©masquĂ© il sera mutĂ© Ă Bergues, petite ville du les Abrams, sudistes pleins de prĂ©jugĂ©s, le Nord c'est l'horreur, une rĂ©gion glacĂ©e, peuplĂ©e d'ĂȘtres rustres, Ă©ructant un langage incomprĂ©hensible, le "cheutimi". Philippe ira seul. A sa grande surprise, il dĂ©couvre un endroit charmant, une Ă©quipe chaleureuse, des gens accueillants, et se fait un ami Antoine, le facteur et le carillonneur du village, Ă la mĂšre possessive et aux amours contrariĂ©es. Quand Philippe revient Ă Salon, Julie refuse de croire qu'il se plait dans le Nord. Elle pense mĂȘme qu'il lui ment pour la mĂ©nager. Pour la satisfaire et se simplifier la vie, Philippe lui fait croire qu'en effet, il vit un enfer Ă Bergues. DĂšs lors, sa vie s'enfonce dans un mensonge confortable... Rent 3,99 ⏠Buy 9,99 ⏠Trailers Cast & Crew Information Studio Hirsch - PathĂ© Production - Les productions du Ch'timi Genre Comedy Released 2008 Copyright © 2008 - HIRSCH / PATHE RENN PRODUCTION / TF1 FILMS PRODUCTION / LES PRODUCTIONS DU CHâTIMI / CRRAV NORD-PAS-DE-CALAIS Languages Primary French Dolby, Stereo Viewers Also Bought Films in Comedy Bienvenuechez nous Favoris Chaque semaine, quatre couples propriĂ©taires de maisons dâhĂŽte entrent en compĂ©tition et vont se recevoir Ă tour de rĂŽle les uns chez les autres afin de se faire. Retrouvez gratuitement tous les replay en streaming de Bienvenue chez nous ainsi que de nombreuses vidĂ©os exclusives et interviews ! Bienvenue chez
Sortiau cinĂ©ma en 2008, le film culte Bienvenue chez les Ch'tis, portĂ© par Kad Merad et Dany Boon, sera rediffusĂ© dimanche 3 octobre 2021 Ă partir de 21h05 sur TF1.Introduction 1. Objet 1Les habitants du Nord-Pas-de-Calais, ou les Châtis, vivent dans une rĂ©gion polaire, habitent dans des maisons en briques rouges, travaillent dans des mines, parlent une langue bizarre et mangent des frites-fricadelles Ă midi. Tel est le portrait de la population du Nord de la France vue par les habitants du reste du pays que lâon pourrait esquisser Ă partir des premiĂšres scĂšnes de Bienvenue chez les Châtis de Dany Boon. 2Le film prĂ©sente lâhistoire de Philippe Abrams, directeur de la Poste Ă Salon-de-Provence, qui, Ă la suite dâune faute professionnelle, est mutĂ© Ă Bergues, dans le Nord-Pas-de-Calais. La mutation de Philippe est dâabord vĂ©cue par lui et par ses proches comme une catastrophe, ceux-ci ne connaissant le Nord quâĂ travers les stĂ©rĂ©otypes. DĂšs les premiĂšres sĂ©quences du film, cette image nĂ©gative est renforcĂ©e. Tout dâabord par le fils de Philippe, qui associe le Nord de la France Ă une rĂ©gion polaire, puis par lâoncle de Julie, la femme de Philippe. Pour ce vieux Marseillais, qui a vĂ©cu dans le Nord Ă©tant enfant, câest une rĂ©gion de froid paralysant, dont les habitants inhospitaliers vivent dans des conditions misĂ©rables et â surtout â parlent une langue Ă©trange, le cheutemi. Enfin, ces images pĂ©joratives sont confortĂ©es par les gendarmes qui arrĂȘtent Philippe pour avoir roulĂ© trop lentement sur lâautoroute. En effet, ayant appris que celui-ci se dirige vers le Nord-Pas-de-Calais, ils compatissent et le laissent aller sans contravention. 3Les premiers moments Ă Bergues semblent confirmer les prĂ©jugĂ©s la façon de parler des Châtis entraĂźne de multiples quiproquos, et leurs habitudes culinaires causent lâĂ©tonnement du Provençal. Petit Ă petit, comme on le suppose, les stĂ©rĂ©otypes sont dĂ©montĂ©s et Philippe puis sa femme dĂ©couvrent dans le Nord une rĂ©gion chaleureuse. 1 Pour rappeler les contraintes qui rĂ©gissent la traduction audiovisuelle, il faut souligner que le f ... 4Le film de Boon â rappelons-le â est construit sur un jeu de stĂ©rĂ©otypes. Nous considĂ©rons ici le stĂ©rĂ©otype comme une reprĂ©sentation sociale qui, dans une Ćuvre, peut apparaĂźtre au niveau de lâelocutio, de la dispositio ou de lâinventio ou, en dâautres termes, au niveau verbal, thĂ©matique ou idĂ©el du discours Dufays 1994 316. Dans la comĂ©die de Boon, il est vĂ©hiculĂ©, entre autres, par les paroles des personnages, aussi bien dans la teneur de leurs rĂ©pliques que dans la forme de celles-ci. Aussi, le rĂŽle du code verbal dans la construction des sens du message devient trĂšs important et devrait ĂȘtre transmis dans la traduction. Mais, en mĂȘme temps, il constitue une des difficultĂ©s du sous-titrage ; en effet, le traducteur, face aux phĂ©nomĂšnes relevant dâun parler rĂ©gional particulier et trĂšs marquĂ©, doit sâĂ©loigner des sentiers battus pour chercher des solutions satisfaisantes1. 2. But 2 DâaprĂšs site consultĂ© le 1er mars 2011. 5La version polonaise du film a Ă©tĂ© faite par Magdalena KamiĆska-Maurugeon sur demande de Hagi Film. Sa sortie dans les cinĂ©mas polonais sâest dĂ©roulĂ©e le 6 juin 2008. Au total, Bienvenue... a cumulĂ© en Pologne 104 932 entrĂ©es2. On pourrait supposer que la version polonaise des dialogues a contribuĂ© Ă ce succĂšs. Or, la tĂąche nâa pas Ă©tĂ© facile, en raison de trois facteurs la relation entre le verbal et le non-verbal dans le film, les contraintes techniques de la traduction audiovisuelle et surtout le fait que le spectateur polonais moyen associe les Français Ă lâĂ©lĂ©gance, au bon vin, aux parfums et Ă la baguette sous le bras, et ne fait peut-ĂȘtre aucune distinction entre les habitants du Nord et ceux du reste de la France. On pourrait se demander dans quelle mesure il a pu avoir la mĂȘme image des Nordistes en regardant la version polonaise du film. 6Nous allons chercher une rĂ©ponse Ă cette question en examinant les moyens employĂ©s pour traduire les Ă©lĂ©ments linguistiques syntaxiques, lexicaux et phonĂ©tiques qui, dans le film, servent Ă introduire le stĂ©rĂ©otype des habitants du Nord de la France. 3. DĂ©marche 7Pour ce faire, nous analyserons quatre scĂšnes du film la premiĂšre prĂ©sente une conversation de deux Provençaux sur les Français du Nord, les trois autres montrent des confrontations directes avec des habitants de ces deux rĂ©gions. Ce qui relie ces scĂšnes, câest le fait que toutes les quatre mettent en relief que ce soit de façon directe ou par infĂ©rences lâaltĂ©ritĂ© des Châtimis dont les indices sont leur mode de vie, leur cuisine, mais avant tout leur langue. Cette altĂ©ritĂ©, exprimĂ©e ici au niveau verbal, participe Ă la construction du stĂ©rĂ©otype de la population du Nord. 1. Image des Châtis dans les scĂšnes choisies et dans leur traduction polonaise Avant le dĂ©part 1 PHILIPPE Jâdois partir dans le⊠le Nord-Pas-de- Calais. MuszÈ© jechaÄ do Nord-Pas-de-Calais. PHILIPPE Une mutation. Oddelegowali mnie. PHILIPPE Et Julie mâa dit que vous connaissiez bien la rĂ©gion prĂšs de⊠de Lille. Podobno wuj zna te okolice. ... VIEUX MARSEILLAIS Je dis quâen 1934, ma mĂšre a couchĂ© avec un cheutemi. ⊠PowiedziaĆem w 1934 matkÈ© bzyknÄ Ć Cheutemi. PHILIPPE Un chĂątiment ? W szatni ? VIEUX MARSEILLAIS Non pas un, pas un chĂąt⊠un chĂątiment. Nie w szatni. VIEUX MARSEILLAIS Un cheutemi. Cheutemi. VIEUX MARSEILLAIS Un cheutemi, ils sâappellent comme ça lĂ -haut. Les femmes, les enfants, les hommes, câest des cheutemis ! Tak siÈ© nazywajÄ . Kobiety, mÈ©ĆŒczyĆșni i dzieci. Cheutemi. PHILIPPE Des cheutemis ? VIEUX MARSEILLAIS MĂȘm⊠mĂȘme les animaux, câest des cheutemis ! Nawet zwierzÈ©ta ! Psy⊠VIEUX MARSEILLAIS Et la langue aussi câest du cheutemi. No i jÈ©zyk. Cheutemi. VIEUX MARSEILLAIS Ils font des O » Ă la place des A », MĂłwiÄ âEâ zamiast âUâ, VIEUX MARSEILLAIS des QUE » Ă la place des CHEU » et les CHEU » ils les font, ils les font⊠âSZâ zamiast âSâ VIEUX MARSEILLAIS Ils les font, mais Ă la place des CE » Câest desfadas ! Câest des fadas ! i âOâ zamiast âAâ VIEUX MARSEILLAIS Et quand tu crois tout comprendre, tu apprends que serpilliĂšre, A jak juĆŒ myĆlisz, ĆŒe coĆ rozumiesz⊠okazuje siÈ©, VIEUX MARSEILLAIS ça se dit wassingue » ! AlooooorsâŠ ĆŒe âĆcierkaâ⊠to po ichniemu wassingue »! PHILIPPE Et câest comment la vie lĂ -bas, tous les jours ? Jâveux dire, câest⊠A ĆŒycie ? PHILIPPE Câest tranquille, non ? Spokojne ? VIEUX MARSEILLAIS Dure ! dure, dure ! CiÈ©ĆŒkie ! CiÈ©ĆŒkie ! VIEUX MARSEILLAIS Y a que ceux qui sont dans le charbon qui vivent bien. Tylko gĂłrnicy dobrze ĆŒyjÄ . VIEUX MARSEILLAIS Les autres, câest que⊠Reszta to⊠VIEUX MARSEILLAIS des misĂ©reux. nÈ©dzarze. VIEUX MARSEILLAIS Pi, ça meurt jeune lĂ -bas. Ăa meurt trĂšs jeune. UmierajÄ mĆodo. Bardzo mĆodo. VIEUX MARSEILLAIS Heureusement, ma mĂšre est redescendue dans le Sud. Na szczÈ©Ćcie uciekliĆmy na poĆudnie. VIEUX MARSEILLAIS Jâavais 10 ans. Je supportais plus, je supportais plus le froid. MiaĆem 10 lat. Nie znosiĆem temperatur. PHILIPPE Il fait trĂšs froid ? Bardzo zimno ? VIEUX MARSEILLAIS En Ă©tĂ©, ça va parce que tu as zĂ©ro, zĂ©ro un. Latem ujdzie. W okolicach zera. VIEUX MARSEILLAIS Mais lâhiver, ça descend, ça descend, ça descend. Ale zimÄ temperatura spada. VIEUX MARSEILLAIS â 10, â 20, â 20, â30. â 10, â 20, â 20, â 30. VIEUX MARSEILLAIS Tu dis Je reste couchĂ© » Ils te foutent du moins 40. Tu vois ? Czasem nawet do â 40. PHILIPPE â 40 ? â 40 ? VIEUX MARSEILLAIS Câest le Nooord ! 1AB, 231-271 To jest pĂłĆnoc ! 8Suivant le modĂšle de la communication linguistique proposĂ© par Catherine Kerbrat-Orecchioni, les locuteurs sont dotĂ©s de compĂ©tences qui contribuent Ă lâĂ©laboration du message. Il sâagit de compĂ©tences linguistiques et paralinguistiques dâune part, et de compĂ©tences idĂ©ologiques et culturelles dâautre part Kerbrat-Orecchioni 1980 19. 9Dans lâexemple ci-dessus, Philippe, ayant appris quâil serait mutĂ© dans le Nord de la France, sâadresse Ă lâoncle de sa femme, qui a vĂ©cu dans le Nord lorsquâil Ă©tait enfant. Comme nous le voyons, les connaissances de Philippe et du vieux Marseillais ne se superposent que partiellement. Certes, Philippe a en tĂȘte une certaine vision du Nord, relevant du systĂšme doxique de la communautĂ© des Provençaux, mais il se rend peut-ĂȘtre compte de son caractĂšre stĂ©rĂ©otypĂ© et incomplet, ce qui lâamĂšne Ă vouloir se renseigner auprĂšs de quelquâun qui connaĂźt cette rĂ©gion. Mais ce vieux Marseillais, censĂ© connaĂźtre la rĂ©gion du Nord, renforce encore les prĂ©jugĂ©s. 10La premiĂšre marque dâaltĂ©ritĂ© des habitants du Nord est dĂ©jĂ exprimĂ©e par le nom propre qui sert Ă les dĂ©signer. Selon lâune des hypothĂšses, le mot Chtimi » ou Châtimi pouvant ĂȘtre abrĂ©gĂ© en Châti est constituĂ© de la juxtaposition de mots du Nord châ ce, ti toi, mi moi Esnault, 1919 156 ; selon une autre, câest une expression picarde, qui veut dire câest-il moi ? » Dauzat, 1946 201. Ici, la prononciation de ce mot comme cheutemi » fait penser Ă la particularitĂ© phonĂ©tique du parler provençal, qui gĂ©nĂ©ralement consiste en une prononciation exagĂ©rĂ©e du e se trouvant en position faible en position finale ou Ă lâintĂ©rieur du mot, prĂ©cĂ©dĂ© et suivi dâune consonne Accents. Ici, le e, reprĂ©sentĂ© sous forme graphique de e et eu apparaĂźt entre les consonnes qui originairement ne sont pas sĂ©parĂ©es par cette voyelle. Cette stylisation arbitraire du patois provençal produit un effet comique, qui ne peut ĂȘtre compris que par le spectateur francophone qui connaĂźt la spĂ©cificitĂ© dialectale de la France. Il est aussi Ă remarquer que dans la version originale des sous-titres qui peuvent ĂȘtre activĂ©s dans la version DVD du film ce mot est Ă©crit en minuscules, ce qui, dans le cas du nom propre dĂ©signant une sociĂ©tĂ©, semble ĂȘtre lâindice dâune minimalisation de son importance, voire dâun mĂ©pris pour elle. 11La mĂ©connaissance du mot cheutemi » est pour Philippe Ă lâorigine du malentendu basĂ© sur un jeu de mots phonĂ©tiquement semblables, qui peut servir dâannonce aux futurs quiproquos lors des contacts avec les Français du Nord. 3 Comme lâindique Dictionnaire du patois de Lille, wassingue est un mot dâorigine flamande qui dĂ©sign ... 12Comme lâexplique le Marseillais, ce mot ne se rapporte pas uniquement aux habitants du Nord que ce soient les hommes ou les animaux, mais aussi Ă leur langue. Son commentaire sur la langue de la population du Nord-Pas-de-Calais permet de construire un stĂ©rĂ©otype basĂ© sur leur altĂ©ritĂ©. Le spectateur apprend que la langue des cheutemis » est particuliĂšre, aussi bien au niveau phonĂ©tique quâau niveau lexical. Sur le plan phonĂ©tique, elle se caractĂ©rise par le remplacement de la consonne post-alvĂ©olaire [Ê] en français standard » par la consonne occlusive vĂ©laire [k], par la palatalisation de la fricative alvĂ©olaire [s] en consonne chuintante post-alvĂ©olaire [Ê], ainsi que par la transformation de [a] en [o]. Sur le plan lexical, elle se distingue par le vocabulaire spĂ©cifique. Ici, le vieux Marseillais donne lâexemple de la serpilliĂšre, qui dans la langue cheutemi devient wassingue »3. 4 Lâune des fonctions de ce pronom est de dĂ©catĂ©goriser pĂ©jorativement un rĂ©fĂ©rent en lui refusant ... 13Une autre marque de lâaltĂ©ritĂ© des cheutemis » est rendue par leurs conditions de vie et le climat dans lequel ils vivent. Le Marseillais prĂ©sente un pays oĂč les hommes, qui travaillent dur dans les mines, vivent dans des conditions misĂ©rables et meurent jeunes. Le fait de dĂ©signer ces hommes Ă lâaide du pronom dĂ©monstratif neutre, ça » renforce son mĂ©pris et le dĂ©dain quâil a pour eux4. En outre, le Nord est une rĂ©gion de froid polaire oĂč les tempĂ©ratures descendent en-dessous de 0 °C mĂȘme pendant lâĂ©tĂ©. Le dernier Ă©noncĂ©, Câest le Nooord ! » explique dâune façon trĂšs suggestive par lâexclamation et lâallongement vocalique excessif les causes de ces conditions climatiques. LâaltĂ©ritĂ© des gens qui y vivent et la distance qui les sĂ©pare des Français lĂ©gitimes » est soulignĂ©e par lâemploi du mot Nord », qui renvoie au dĂ©partement français dans la rĂ©gion Nord-Pas-de Calais, mais aussi peut connoter les rĂ©gions du Nord polaire. 14En gĂ©nĂ©ral, le traducteur dispose de deux stratĂ©gies face aux Ă©lĂ©ments qui posent des problĂšmes de traduction respecter lâaltĂ©ritĂ© et transmettre ces Ă©lĂ©ments dans le texte dâarrivĂ©e, qui fonctionne dans une culture autre que le texte de dĂ©part Lawrence Venuti parle alors de la foreignisation ; voir Venuti, 1998 240 ou bien effacer ces Ă©lĂ©ments, en les remplaçant par des rĂ©alitĂ©s de la culture dâarrivĂ©e il sâagit alors de la domestication, pour emprunter le terme de Venuti ; Venuti, 1998 240. 15Dans la traduction du passage qui nous intĂ©resse, nous observons la tendance Ă employer les deux stratĂ©gies. En commençant par les toponymes, le nom de la rĂ©gion Nord-Pas-de-Calais qui fonctionne dans la culture polonaise sous la mĂȘme forme, est conservĂ© dans la traduction. Cela permet de garder le rĂŽle important de ce toponyme dans lâouverture du dialogue et de situer le spectateur dans la rĂ©alitĂ© française. Par contre, le nom de la ville de Lille disparaĂźt. Cet effacement et la rĂ©duction de la rĂ©gion prĂšs de... de Lille » Ă ces environs » du Nord-Pas-de-Calais â AR peut rĂ©sulter des contraintes techniques, vu le nombre de syllabes dans les deux versions sept dans lâoriginal par rapport Ă quatre dans la traduction. Quant au nom cheutemi », jouant le rĂŽle primordial dans la construction du stĂ©rĂ©otype de la population du Nord, il a Ă©tĂ© empruntĂ© dans la version polonaise. Il est Ă remarquer que dans les sous-titres polonais, ce substantif est Ă©crit avec majuscule, ce qui, dâune part, permet au spectateur polonais dâidentifier ce nom en tant quâun ethnonyme, mais dâautre part, ne transmet pas le mĂ©pris du Marseillais pour les Français du Nord. Une autre solution qui cherche Ă transmettre lâaltĂ©ritĂ© est lâemprunt du mot flamand wassingue, gardĂ© dans la traduction sans aucun changement phonĂ©tique ou orthographique. Pour un Polonais, qui nâa probablement pas eu lâoccasion dâentendre ce mot, wassingue nâapporte aucune connotation et ainsi lâeffet dâaltĂ©ritĂ© est encore renforcĂ©. 16La tendance Ă neutraliser les Ă©lĂ©ments culturellement marquĂ©s se manifeste dans la traduction de lâaccent, ou, comme lâappelle Martyn F. Wakelin, du seul aspect phonĂ©tique ou phonologique du dialecte » Wakelin, 1977 1 ; citation dâaprĂšs Vreck, 2004 41. Ici, la transformation de la voyelle [a] en [o] est remplacĂ©e par une autre [e] est prononcĂ© comme [u]. Le remplacement de cheu » par que » est rendu par la transformation de s » en sz » [s] et [Ê] en API. Il sâagit dâune palatalisation, qui rĂ©pondrait au dernier changement de lâoriginal. Celui-ci, prĂ©sentĂ© comme la modification de cheu » en ce » est transmis par le changement de [o] en [a]. En somme, deux procĂ©dĂ©s sur trois se recouvrent dans les deux versions, mais dans la traduction, ils ne suivent pas linĂ©airement lâoriginal. Ces caractĂ©ristiques phonĂ©tiques produisent sans doute un effet comique dans la version originale, le Français moyen connaissant les particularitĂ©s du picard. 17Sauf la premiĂšre transformation dans la version dâarrivĂ©e, qui semble une crĂ©ation artificielle de la traductrice, les deux autres peuvent suggĂ©rer incidemment quâil sâagit dâune rĂ©alitĂ© polonaise. La substitution de [Ê] Ă [s] dont on va parler dans la suite, ainsi que la prononciation de [a] comme [o], qui est le rĂ©sultat de la transformation des voyelles longues en voyelles brĂšves dans la langue polonaise du XVIesiĂšcle, subsistent aujourdâhui dans les nombreux dialectes polonais KaraĆ, 2009. On pourrait qualifier ce procĂ©dĂ© dâadaptation, pour emprunter le terme des classiques de la traductologie voir Vinay, Darbelnet 1958 52-54, ou de conversion, qui consiste dans le remplacement dâun Ă©lĂ©ment de la culture de dĂ©part par un Ă©lĂ©ment de la culture dâarrivĂ©e Ă©voquant des associations similaires dans lâesprit du rĂ©cepteur Pisarska, Tomaszkiewicz, 1996 143. Certes, il est possible que le spectateur polonais ne remarque dans la solution choisie par la traductrice aucune connotation Ă la rĂ©alitĂ© polonaise, celle-ci ne faisant pas penser Ă un dialecte polonais particulier, mais il nây trouvera pas non plus de traits de la culture du Nord de la France. 18En outre, la traduction littĂ©rale du mot Nord » pĂłĆnoc Ă©crit dans la version polonaise avec minuscule, fait que le jeu dâassociations jouant sur la double allusion Ă la rĂ©alitĂ© française et Ă la rĂ©alitĂ© polaire » passe inaperçu. 19Enfin, le fait de rendre la construction ça » + verbe mourir », utilisĂ©e pour dĂ©signer les habitants du Nord, par le verbe umieraÄ mourir » conjuguĂ© Ă la 3epersonne du pluriel, ne transmet pas la valeur dĂ©prĂ©ciative du pronom français. 20Lâemploi des deux stratĂ©gies de traduction dans la version polonaise de cette scĂšne, qui constitue une sorte dâannonce de lâaltĂ©ritĂ© de la population du Nord, a un double effet. Dâun cĂŽtĂ©, le respect des noms propres permet de situer le spectateur polonais dans une culture appropriĂ©e », autre que la sienne. De mĂȘme pour lâexotisation du vocabulaire utilisĂ© par les membres de cette culture, qui contribue Ă la construction du stĂ©rĂ©otype. 21Dâun autre cĂŽtĂ©, lâeffacement de la spĂ©cificitĂ© de lâaccent picard fait que le spectateur polonais ne verra que partiellement lâimage stĂ©rĂ©otypĂ©e des habitants du Nord-Pas-de-Calais. Il se rendra compte que les Français du Nord parlent autrement », mais il nâapprendra pas en quoi consiste la spĂ©cificitĂ© de leur accent vue par le Marseillais. PremiĂšre rencontre avec un Châti Witam, szefie. PHILIPPE Monsieur Bailleul ? Pan Bailleul ? ANTOINE Ouais, châest mi. Tak, jo. ANTOINE Ouh vingt diousse ! O, krucafiks ! PHILIPPE Bougez pas. Bougez pas. Vaut mieux appeler les secours. Spokojnie ! ZadzwoniÄ po pogotowie. ANTOINE Hein ? Cha va, cha va, cha va⊠Nie. Nicz mi nie jeszt. PHILIPPE Oh lĂ lĂ , jâaurais pu vous tuer ! MogĆem pana zabiÄ ! ANTOINE Non mais, châest pas grave. Cha va. Jeszt dobrze. ANTOINE Jâvous ai reconnu Ă votâ plaque quâest 13. Ichi châest 59. PoĆŒnaĆem po tabliczy. Inszy numer. ANTOINE Je vous ai fait signe dâarrĂȘter votâcarĂšte, mais vous ne mâavez rin vu. Mais cha va, jâai rin, jâai rin, jâai rin. MachaĆem do pana. Nicz mi nie jeszt. PHILIPPE Votre mĂąchoire, vous ĂȘtes blessĂ© lĂ ? PrzetrÄ ciĆem panu szczÈ©kÈ© ? ANTOINE â Hein ? PHILIPPE Vous avez mal quand vous parlez, lĂ , non ? Ma pan trudnoĆci z mĂłwieniem ? ANTOINE Quo ? Czo ? PHILIPPE Votre mĂąchoire, ça va lĂ ? Boli pana szczÈ©ka ? ANTOINE Non non non, jâai mal Ă min tchu, câest tout. Ch⊠chuis tombĂ© sur min tchu, quo ? Nicz mi nie jeszt. PHILIPPE Le tchu » ? Ah lĂ lĂ ! Câest pas terrible quand vous parlez. Vous ne voulez pas quâon aille montrer votre mĂąchoire Ă un mĂ©decin ? UpadĆ ĆŒech na zadek. Dziwnie pan mĂłwi. Lepiej iĆÄ do lekarza ANTOINE Non, cha va, jâai rin, vingt de diousse ! Nicz mi nie jeszt, krucafiks ! 3 PHILIPPE Câest pas meublĂ© ? Gdzie sÄ meble ? ANTOINE Ah ben, lâanchien directeur, il est parti avec, hein. U tamtego szefa. PHILIPPE Bah, pourquoi il est parti avec les meubles ? Czemu u niego ? ANTOINE Pasque⊠Châest pât ĂȘtre les chiens. Ć»ebraĆ i pojechaĆ. PHILIPPE â Quels chiens ? â Ć»ebraĆ ? O co ? ANTOINE â Les meubles. â No, meble. PHILIPPE Attendez. Jâcomprends pas, lĂ . Nic nie rozumiem ANTOINE Les meubles, châest les chiens. Ć»ebraĆ do kupy i pojechaĆ. PHILIPPE Les meubles chez les chiens ? Mais, quâest-ce que les chiens foutent avec des meubles ? Czemu ĆŒebraĆ o meble ? MaĆo zarabiaĆ ? Ć PHILIPPE Et pourquoi donner ses meubles Ă des chiens ? Wzion meble, bo byli jego. ANTOINE Mais non, les chiens » pas les kiens ». Il les a pas donnĂ©s Ă des kiens ches meubles. Il est parti avec. Ć»ebraĆ i pojechaĆ. PHILIPPE Mais pourquoi vous dites quâil les a donnĂ©s ? Czemu musiaĆ o nie prosiÄ ? ANTOINE Mais jâai jamais dit cha. JoĆ ĆŒech tego nie mĂłwiĆ. PHILIPPE Pourquoi des chats ? Vous mâavez dit des chiens. Jaki orzech ? MĂłwiĆ pan... ANTOINE â Ah non ! - Nie ! PHILIPPE â Ah si ! Vous mâavez dit Les meubles sont chez les chiens. » - PowiedziaĆ pan âĆ»ebraĆ i pojechaĆâ ANTOINE Ah, dâaccord. Ah non. Ă, roĆŒumiem. ANTOINE Jâai dit Les meubes, châest les chiens. » MĂłwiÈ© âĆŒebraĆ meble do kupyâ. PHILIPPE Ah ben oui, câest ce que jâvous dis. No wĆaĆnie. ANTOINE Les chiens. Ă lui. Ć»ebraĆ. Wzion. PHILIPPE Ah, les siens » ! Pas les chiens, les siens » ! Ach, nie âĆŒebraĆ, tylko âzebraĆâ! ANTOINE Oui les chiens. Châest cha. No, ĆŒebraĆ. Tak jeszt. PHILIPPE Les chiens, les chats ! Putain, mais tout le monde parle comme vous, ici ? Cholera, wszyscy tutaj tak mĂłwicie? ANTOINE Ah ben ouais, chez les châtimis tout le monde y pare châtimi, hein. Ja. Tu wszyszczy mĂłwimy châtimi. Y en a mĂȘme qui parle flamand ichi.2AB, 5-60 I po flamandĆŒku. 22Quand Philippe, aprĂšs toute une journĂ©e de voyage, franchit finalement la frontiĂšre de la rĂ©gion Nord-Pas-de-Calais, des trombes dâeau sâabattent sur sa voiture. La premiĂšre rencontre avec Antoine, lâun des employĂ©s de la Poste, nâest pas chanceuse non plus. Les conditions mĂ©tĂ©orologiques et, par consĂ©quent, la visibilitĂ© rĂ©duite font quâAntoine se fait renverser par la voiture du nouveau directeur. La façon de parler particuliĂšre dâAntoine fait croire Ă Philippe que son subordonnĂ© est blessĂ© Ă la mĂąchoire. Il ne se rend pas encore compte que la palatalisation du [s] et, par la suite, lâabondance du [Ê] chuintant sont des rĂ©alisations langagiĂšres des traits dont le vieux Marseillais lui a parlĂ© et qui se manifestent ici en pratique. 23Dans la scĂšne suivante, qui est la suite de cette conversation, Antoine prĂ©sente Ă Philippe son nouvel appartement. Ici, le mĂȘme trait phonĂ©tique, combinĂ© avec la prononciation de lâocclusive vĂ©laire [k] comme [Ê] mĂšne Ă la difficultĂ© de la conversation. Les rĂ©alisations phonĂ©tiques picardes des mots du français standard » font penser Ă des mots tout Ă fait diffĂ©rents et rendent la conversation impossible. Ces jeux de mots, choisis dĂ©libĂ©rĂ©ment par les rĂ©alisateurs du film, produisent un effet comique centrĂ© sur le code, lâun des Ă©lĂ©ments de la communication linguistique qui doit ĂȘtre commun pour que la communication puisse sâĂ©tablir Jakobson 1963 213. Ici, les diffĂ©rences entre la prononciation française et lâarticulation chtimi suggĂšrent quâil ne sâagit pas de deux variantes de prononciation dâune mĂȘme unitĂ© phonologique, mais que lâon a affaire aux phonĂšmes pertinents sifflant/chuintant dont la substitution dans les paires minimales [sa] et [Êa] ou [sjÉÌ] et [ÊjÉÌ] change le sens du mot. Le choix dâexemples nâest pas fortuit dans la mesure oĂč il montre que la langue de la population du Nord nâa pas beaucoup en commun avec la langue française. Dâautres phĂ©nomĂšnes phonĂ©tiques renforçant le stĂ©rĂ©otype dans ces deux scĂšnes sont, entre autres, la variation qui affecte la sĂ©quence de semi-consonne + voyelle dans le mot rien » [rjÉÌ] conduisant Ă la rĂ©duction de [jÉÌ] Ă [ÉÌ] avec lâallongement compensatoire de ce dernier ou la diphtongaison diffĂ©rente aboutissant Ă des voyelles spĂ©cifiques quoi » [kwa] prononcĂ© comme quo » /kÉ/ voir Eloy, 2008. Enfin, la prononciation simplifiĂ©e du groupe nominal votre plaque » qui peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une apocope, câest-Ă -dire un changement phonĂ©tique qui consiste en la chute dâun ou plusieurs phonĂšmes ou syllabes Ă la fin dâun mot qui, le plus souvent, vient de lâhabitude de traiter certains mots comme sâils faisaient partie de ceux qui les prĂ©cĂšdent » Dubois, 1973 43-44. Sur le plan morphologique, on pourrait noter lâemploi du pronom personnel tonique spĂ©cifique mi au lieu de moi. Au niveau syntaxique, il y a aussi lâemploi des mots hein » et quo » en fonction des interjections qui achĂšvent les explications et qui servent de marqueurs de reformulation paraphrastique » Fernandez 1994 176, cit. dâaprĂšs Beeching, 2007 80. Comme le remarque Kate Beeching, lâemploi de ces Ă©lĂ©ments, caractĂ©ristiques de la langue orale et familiĂšre, montre que le locuteur cherche lâapprobation ou quâil demande lâas- sentiment de son interlocuteur. Beeching, 2007 80-81. Enfin, sur le plan lexical, nous observons lâutilisation des mots carĂšte » au lieu de voiture », tchu » au lieu de cul » Lexilogos ou de lâexpression vingt de diousse » en tant que juron. 5 âDialect has thus been claimed to be intrinsically deictic, pointing to a specific community of spe ... 24Les phĂ©nomĂšnes dĂ©crits ci-dessus rĂ©fĂšrent Ă une rĂ©alitĂ© connue du Français moyen. Ils le font rire, parce quâils jouent sur lâimage du dialecte picard fixĂ©e dans la doxa de la collectivitĂ© française. Comme le constate Leszek Berezowski, le dialecte renvoie Ă une communautĂ© linguistique spĂ©cifique et apporte des informations sur elle en faisant appel Ă des associations que les lecteurs font, il est donc intrinsĂšquement dĂ©ictique » Berezowski, 1997 885. Voyons donc quelles stratĂ©gies et techniques ont servi Ă Magdalena KamiĆska-Maurugeon pour rendre les traits du dialecte français en polonais, Ă©tant donnĂ© que le spectateur polonais ne fait probablement pas de distinctions entre les variations rĂ©gionales du français. 25Sur vingt-cinq emplois de [Ê] au lieu de [s] dans le dialogue original, sept ont Ă©tĂ© transmis par un changement de [z] alvĂ©olaire en [Ê] post-alvĂ©olaire, deux par un remplacement de [s] par [Ê], trois par la combinaison de ce dernier avec la transformation de [c] occlusif palatal en [tÍĄÊ] affriquĂ© post-alvĂ©olaire. Ă six reprises, le procĂ©dĂ© de lâoriginal nâa pas Ă©tĂ© rendu dans la traduction. Quatre fois, les solutions dĂ©crites ci-dessus + le changement de [dz] en [dÍĄÊ] sont apparues lĂ oĂč lâoriginal ne joue pas sur les phĂ©nomĂšnes phonĂ©tiques et trois fois, la traductrice a employĂ© dâautres solutions. 26Les procĂ©dĂ©s utilisĂ©s dans la traduction pour rendre la transformation de [s] en [Ê] dans lâoriginal, qui consistent en un changement de point dâarticulation des sons [s], [z] et [c] peuvent ĂȘtre compris doublement soit comme des troubles de la parole, soit comme trait caractĂ©ristique du phĂ©nomĂšne appelĂ© en polonais szadzenie. Ce phĂ©nomĂšne, qui doit son nom Ă la prononciation incorrecte du mot sadziÄ faire effort », prononcĂ© comme [ÊĂ€Ê„iÊš] au lieu de [sĂ€Ê„iÊš], renvoie Ă la tentative dâĂ©viter la prononciation en transformant des consonnes alvĂ©olaires en consonnes dentales. En gĂ©nĂ©ral, le szadzenie apparaĂźt dans les dialectes de lâest de la Pologne les rĂ©gions de Mazovie, Mazurie, Petite-Pologne et une partie de la SilĂ©sie et rĂ©sulte de lâhypercorrection caractĂ©ristique de lâancienne noblesse rurale et des habitants de la capitale KaraĆ, 2009. 27Cette naturalisation, qui se manifeste par lâemploi dâune variĂ©tĂ© de la langue dâarrivĂ©e, ne rĂ©pond que partiellement au procĂ©dĂ© de lâoriginal. Elle ne transmet pas la spĂ©cificitĂ© de la langue chtimi, ce qui est comprĂ©hensible vu le changement de contexte de la rĂ©ception du film. Le spectateur polonais pourrait comprendre la façon de parler des Châtis soit, comme le fait Philippe, comme un trouble de parole particulier, soit, dans le cas dâun rĂ©cepteur plus Ă©rudit, comme rĂ©fĂ©rence Ă un dialecte polonais. En tout cas, il va considĂ©rer cette maniĂšre de parler comme une dĂ©viation par rapport Ă la langue standard. 28Il est Ă noter que le changement de point dâarticulation des sons [s], [z] et [c] apparaĂźt aussi comme lâĂ©quivalent dâautres phĂ©nomĂšnes phonĂ©tiques, tels que lâapocope une fois ou la rĂ©duction de [jÉÌ] Ă [ÉÌ] avec allongement compensatoire de ce dernier deux occurrences. 29On pourrait en tirer lâhypothĂšse que la traductrice nâa pas essayĂ© de rendre un phĂ©nomĂšne de lâoriginal par un autre de mĂȘme nature, caractĂ©ristique de la langue dâarrivĂ©e, mais quâelle a voulu crĂ©er, Ă partir de lâoriginal, une vision cohĂ©rente de la langue des Autres » qui se rĂ©git par ses propres lois. 30Un autre Ă©quivalent du remplacement de [s] par [Ê], basĂ© sur la prononciation de [dz] comme [dÍĄÊ], semble une crĂ©ation artificielle, dans la mesure oĂč il ne fait penser Ă aucun dialecte polonais. GrĂące Ă lâemploi de ce procĂ©dĂ©, lâeffet de lâaltĂ©ritĂ© est transmis, mĂȘme sâil est dĂ©pourvu dans la traduction de la couleur locale. 31Une autre solution qui apparaĂźt dans la traduction polonaise est le remplacement de [a] par [o] dans le mot ja moi ». Ce son, dont la prononciation balance entre o » et u », rĂ©sulte de lâĂ©volution des voyelles longues en ancien polonais. Aujourdâhui, absent dans la langue littĂ©raire, il apparaĂźt encore dans les dialectes de SilĂ©sie dans le sud de la Pologne. Un autre phĂ©nomĂšne phonĂ©tique prĂ©sent dans la traduction est la dĂ©nasalisation de [ĂŁ] Ă la fin du mot wziÄ Ć Â» il a pris », accompagnĂ©e ici de la prononciation asynchronique, consistant dans la sĂ©paration de o » et de n » KaraĆ, 2009. Ce trait, prĂ©sent dans la langue courante, est caractĂ©ristique du patois des montagnards polonais, et, au dĂ©but du XXesiĂšcle, il apparaissait encore dans le parler de la rĂ©gion de CouĂŻavie KarĆowicz, 1911 252. 6 Le polonais connaĂźt lâopposition de trois genres au singulier masculin, fĂ©minin et neutre et de d ... 32La technique, qui semble une sorte de compensation visant Ă pallier la perte dâeffets sur le plan phonĂ©tique, consiste cette fois Ă employer, au niveau morphologique, le morphĂšme grammatical ĆŒech » dans les formes verbales du passĂ©. Cette forme, qui fait penser surtout aux dialectes silĂ©siens, est une des reliques de lâaoriste en polonais et le rĂ©sultat de la contamination de la dĂ©sinence verbale du passĂ© -em » de la premiĂšre personne du singulier avec la forme -bych » KaraĆ, 2009. Dans la mĂȘme phrase, nous observons une stylisation qui repose sur lâassociation du substantif non masculin6meble meubles » avec le verbe dont la dĂ©sinence indique le genre masculin. Pour le Polonais moyen, ce type de construction, connu dâailleurs dans plusieurs dialectes polonais, est certainement considĂ©rĂ© comme une faute de syntaxe commise par des gens peu instruits, habitants de la campagne. Par consĂ©quent, la solution choisie par la traductrice vĂ©hicule lâeffet dâaltĂ©ritĂ© transmis par lâoriginal et produit chez le spectateur polonais une rĂ©action pareille Ă celle du rĂ©cepteur francophone. 33Le malentendu de lâoriginal, jouant sur la ressemblance des mots siens/chiens », ça/chats » est transmis par le jeu des verbes qui expriment lâaspect perfectif zebraĆ Â» il a pris et ĆŒebraĆ Â» il a mendiĂ© et de la structure joĆ ĆŒech » je » + morphĂšme ĆŒech », combinĂ©e avec le substantif orzech » une noisette. Autant la premiĂšre de ces oppositions constitue une paire minimale et la substitution des verbes peut provoquer un effet comique, autant lâautre ne repose pas sur lâopposition dâun seul phonĂšme, mais sur lâinversion des deux [jowÊÉx] versus [woÊÉx], ce qui rend le malentendu moins naturel, moins vraisemblable et attĂ©nue lâeffet humoristique de lâoriginal. En outre, les solutions de KamiĆska-Maurugeon nâĂ©voquent pas de connotations Ă une langue existante et par consĂ©quent, elles peuvent paraĂźtre moins amusantes que celles de la version française du film. 34Au niveau lexical, lâexpression picarde vingt de diousse » a Ă©tĂ© rendue par krucafiks, Ă©tymologiquement liĂ© au crucifixus latin, la croix sur laquelle est figurĂ© JĂ©sus crucifiĂ©. Ce juron, avec ses variantes telles que krucafuks, est caractĂ©ristique des dialectes silĂ©siens, mais surtout du dialecte de Podhale, rĂ©gion montagneuse au sud du pays. Le mot polonais zadek, employĂ© comme Ă©quivalent de tchu » est un rĂ©gionalisme silĂ©sien dĂ©signant le derriĂšre Czajkowski 1994 32. 7 Par exemple, le dialecte silĂ©sien fait penser aux mineurs polonais, la Haute-SilĂ©sie Ă©tant la rĂ©gio ... 35Comme nous le voyons, dans la traduction, les Châtis parlent une langue qui est un mĂ©lange de diffĂ©rentes composantes des dialectes polonais, combinĂ© avec des traits qui ne caractĂ©risent aucune variation rĂ©gionale de cette langue. Dâun cĂŽtĂ©, lâadaptation Ă la rĂ©alitĂ© polonaise est une solution de haut risque, car les Ă©quivalents employĂ©s dans la traduction ont, dans la langue polonaise, leurs propres connotations et les stĂ©rĂ©otypes concernant les diffĂ©rentes rĂ©gions et leurs habitants peuvent se superposer Ă lâimage de la population du nord de la France prĂ©sente dans lâoriginal7. Dâun autre cĂŽtĂ©, les solutions employĂ©es dans la version polonaise ne renvoient pas Ă un dialecte particulier, mais Ă une combinaison de diffĂ©rents patois. Par consĂ©quent, les connotations possibles se superposent et mĂšnent Ă la crĂ©ation de lâimage de langue Ă©trange » qui sâĂ©carte considĂ©rablement de la langue standard. Ă la Poste 4 PHILIPPE Antoine, vous portez ça au centre de tri. Vous demandez le en a besoin dâurgence. JedĆș z tym do szefa sortowni. To pilne. PHILIPPE Une fois arrivĂ© lĂ -bas, appelez-moi pour me dire quâil lâa bien reçu en mains propres. ZadzwoĆ i daj mi znaÄ, czy oddaĆeĆ. ANTOINE Châest entendu, je vous appelle et je vous dis quoi. Ć»adĆŒwoniÄ i powiem co. PHILIPPE Eh bien, quâil a bien le dossier en mains. Ć»e oddaĆeĆ mu kopertÄ. ANTOINE Oui, châest ça. Je vous appelle eude lĂ -bas et je vous dis quoi. Tak. DĆŒwoniÄ i mĂłwiÄ co. PHILIPPE Quoi ? Bah, jâviens dâvous lâdire quoi ». JuĆŒ wiesz, co. ANTOINE Oui, jâai bien compris. RoĆŒumiem. PHILIPPE Donc, vous mâappelez. WiÄc zadzwonisz ? ANTOINE Oui, châest ça. Tak. ANTOINE Une fois que je lui remets en mains propres, jâvous appelle eude lĂ -bas et⊠je vous dis quoi. OddajÄ, dĆŒwoniÄ i mĂłwiÄ co. PHILIPPE Ben, je sais pas moi. Nie wiem. ANTOINE Par exemple, AllĂŽ, câest Antoine ». MoĆŒeâŠHalo, tu Antoine. PHILIPPE Ăa y est, jâviens de donner le dossier en mains propres au responsable du centre de tri. » Câest clair ? OddaĆem teczkÄ szefowi sortowni. Jasne ? ANTOINE Ben oui. Châuis pas boubourse. Jâvous appellerai. Tak. Nie jesztem boubourse. Ć»adĆŒwoniÄ. PHILIPPE VoilĂ , vous mâappelez. Ćwietnie. ZadzwoĆ. ANTOINE Et jâvous dis quoi. I powiem co. PHILIPPE Regardez-moi, Antoine. SpĂłjrz na mnie. PHILIPPE Vous avez bu ? PiĆeĆ ? ANTOINE Non. ANNABELLE Non, non, Monchieur le directeur, en fait, je vous dis quoi » châest une expression châti. Cha veut dire euh⊠je vous dis ce quâil en est » quoi. Szefie. My tak tu mĂłwimy. To ĆŒnaczy âdam znaÄ, jak jeszt.â PHILIPPE Ah, dâaccord. Rozumiem. PHILIPPE Pardonnez-moi, Bailleul. Przepraszam, Bailleul. 3AB, 238-262 36Le dialogue ci-dessus fournit encore un autre exemple que la langue des Châtis peut ĂȘtre incomprĂ©hensible pour le reste de la sociĂ©tĂ© française. La scĂšne prĂ©sente Philippe et Antoine dans une situation de travail. Comme on le voit, Philippe, dĂ©jĂ habituĂ© Ă la langue chtimi, ne rĂ©agit plus Ă la prononciation particuliĂšre du [s]. Outre ce remplacement de [s] par [Ê] huit occurrences, nous observons, au niveau phonĂ©tique, lâallongement de [e] de transition entre appelle et de lĂ -bas, reprĂ©sentĂ© sous la forme graphique de eu » deux fois. 37Au niveau lexical, nous avons affaire Ă lâemploi du mot boubourse qui, selon les guides pratiques de la langue des Chtis signifie idiot » Lexique. 38LâĂ©lĂ©ment le plus important, qui empĂȘche la communication avec le Provençal, est lâemploi de lâexpression je vous dis quoi » par Antoine. Cette expression, comprise par Philippe littĂ©rale- ment comme une interrogation, signifie dans la langue chti dire ce quâil en est, donner la rĂ©ponse, informer, tenir au courant » Châti. Comme on le voit, les codes des locuteurs encore une fois sâavĂšrent diffĂ©rents. Mais cette fois-ci, le malentendu est encore plus grave dans la mesure oĂč il amĂšne Philippe Ă soupçonner Antoine dâavoir bu. 39Dans la traduction, la transformation de [z] en [Ê] utilisĂ©e pour rendre les [Ê] de lâoriginal est lâĂ©quivalent dominant qui apparaĂźt six fois, tandis que la prononciation de [Ê] au lieu de [s] nâest prĂ©sente quâune fois. Par contre, la prononciation spĂ©cifique du [É] de transition passe inaperçue. 40En ce qui concerne le niveau lexical, la traductrice a gardĂ© le mot boubourse dans sa forme originale. Cet emprunt, qui rĂ©pond Ă la tendance Ă lâexotisation de lâaltĂ©ritĂ©, permet de rendre la spĂ©cificitĂ© de la langue du Nord de la France, mais nâĂ©voque aucune connotation chez un spectateur polonais. La technique employĂ©e pour rendre lâexpression je vous dis quoi » est la traduction littĂ©rale, traitĂ©e par Vinay et Darbelnet comme lâune des trois opĂ©rations de la traduction littĂ©rale. Il semble que lâemploi de cette technique rĂ©sulte du fait que la langue polonaise ne dispose pas dâexpression pareille, qui, prise littĂ©ralement dans la langue standard, aurait une signification diffĂ©rente dans un des dialectes. Par consĂ©quent, puisque ce procĂ©dĂ© ne fait pas penser Ă une expression particuliĂšre en polonais, lâeffet humoristique de lâoriginal est considĂ©rablement rĂ©duit. 2. En guise de conclusion 41Bienvenue chez les Châtis, film qui a dĂ©passĂ© en France les deux millions dâentrĂ©es, doit son succĂšs Ă la façon humoristique de montrer et de dĂ©monter les stĂ©rĂ©otypes sur les Français du Nord. Ces images stĂ©rĂ©otypĂ©es se rĂ©alisent entre autres sous des formes linguistiques qui renvoient Ă la langue particuliĂšre des Chtimis. Outre les difficultĂ©s liĂ©es Ă la traduction du film, la traduction de cette langue constitue certainement un dĂ©fi pour le traducteur, qui doit affronter le fait que les rĂ©fĂ©rents des traits du dialecte français et des traits des dialectes de la langue dâarrivĂ©e sont diffĂ©rents. 42Dans la traduction de ce film en polonais, nous observons deux stratĂ©gies de traduction. La premiĂšre sert Ă souligner lâaltĂ©ritĂ© des Châtis ; elle se rĂ©alise par les emprunts des certains mots appartenant au dialecte picard ou de noms propres qui permettent de situer le spectateur dans le cadre spatial adĂ©quat. Lâautre stratĂ©gie est lâadaptation qui cherche Ă neutraliser cette altĂ©ritĂ©. Elle sâexprime par le remplacement de certains traits de la langue picarde par des traits caractĂ©risant diffĂ©rents dialectes polonais, par la traduction de ces particularitĂ©s par des phĂ©nomĂšnes qui ne font penser Ă aucune variation rĂ©gionale particuliĂšre, et enfin par les omissions de certaines caractĂ©ristiques du picard. 43Lâemploi dâĂ©quivalents qui renvoient Ă la rĂ©alitĂ© polonaise pourrait, certes, prĂȘter Ă confusion. NĂ©anmoins, le recours aux diffĂ©rents dialectes polonais, combinĂ© avec la crĂ©ation de traits abstraits » font que la traductrice Ă rĂ©ussi, Ă lâaide des moyens offerts par la langue polonaise, Ă crĂ©er une vision dâun langage particulier qui est Ă la base du stĂ©rĂ©otype des Autres ». On pourrait donc constater que lâeffet dâaltĂ©ritĂ© des Châtis quoique partiellement dĂ©pouillĂ©e de sa couleur locale, a Ă©tĂ© transmis dans la traduction. Ainsi, lâobjectif du film est atteint ; la popularitĂ© de ce film en Pologne en est la preuve.
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Bienvenue chez les Châtis⊠Everybody in France, Belgium and surroundings has seen the movie or at least heard of it! This French movie from 2008 was filmed by Dany Boon in Bergues, a Northern-French town at 10km of Dunkirk. The movie was even nominated for a CĂ©sar and a Goya Award. In Bergues, only a 25 minutes drive away from Bray-Dunes, you can go on a real Châti tour! During this tour, youâll visit the most emblematic locations of the movie, youâll get everything to know about Philippe and Antoine and youâll hear plenty of funny anecdotes⊠The tour takes approximately 1,5h. Afterwards, you can ofcourse buy a âChâti bilouteâ or a âChâtiâ bread. Evancy tip You can book this tour online. Do you prefer to decide at the last moment? No problem, you can book the tour at the Bergues Tourism Office as well. SUMMARY Philippe Abrams played by Kad Merad is a postal director in the southern French town of Salon-de-Provence. He is married to Julie ZoĂ© FĂ©lix, but her depressing mood sometimes makes life almost impossible for him. To make her happy, he applies for a transfer to the CĂŽte d'Azur on the Mediterranean coast. In order to gain urgency in his application, he fills in the form that he is an invalid, but unfortunately for him, his little plan fails and he is caught. As punishment, he is put to work in Bergues, a farming village in the north. Abrams and his wife are not looking forward to this at all. The northern French known in French as les Ch'tis are said to be beer-drinking, chip-eating barbarians. It would always rain and in winter your toes would freeze off from the cold, not to mention the way they speak French the northerners have a heavy accent compared to the rest of France. It soon becomes clear that all the prejudices the Abrams had were unjustified and that the image people have of the North is not comparable with what it really is. The film contains a lot of French word jokes and for a non-French speaker this is often incomprehensible, but it maps the prejudices one always has about people from another region very nicely. Meeting point Belfort, Place Henri Billiaert 59380 Bergues Website Our accommodation near Bergues WAAR WERD BIENVENUE-CHEZ-LES-CH'TIS OPGENOMEN?WHERE WAS BIENVENUE-CHEZ-LES-CH'TIS SHOT? Bienvenue-chez-les-Ch'tis was filmed in the small town of Bergues, which is about 10 kilometres from Dunkirk and only 25 minutes from Bray-Dunes. In Bergues, there is also the possibility to follow a true Ch'ti tour. During this tour, you will be guided through the town, passing by several shooting locations of the film. Here, you will get to know everything about the cast and the director, and all kinds of funny stories will be told. The tour lasts about an hour and a half and at the end of the tour you can buy a Ch'ti bread or biloute an authentic beer, biloute is a Northern French collegiate greeting for someone you know personally, in this case the postman. In Dutch it translates to lullo or guest. Wat gebeurde er naar aanleiding van de film?The film received more than 20 million visitors and made it one of the most watched films in France. This put 'le Nord' on the map as a holiday destination for the French and the demand for the local stinky cheese maroilles also exploded. Tourists from all over France and Belgium came to see the town where this humorous film was shot, and the telephone never stopped ringing at the tourist office. Fan of the film? Interested? You can book the tour and accommodations through Evancy online, so you are sure of your place! If you prefer to choose on the spot, you can also book at the tourist office of Bergues. . 241 222 457 253 263 209 82 355