AlexandreAdler Le nouveau rapport de la CIA: Comment sera la monde de demain ? Pocket Book â March 1 2010 French edition by Alexandre Adler (Author), Claude Farny (Author), Johan-FrĂ©dĂ©rik Hel Guedj (Author), 479 ratings Kindle Edition $21.99 Read with Our Free App Paperback $15.50 2 Used from $15.50 5 New from $28.19 Pocket BookEn 2009, lâhistorien et journaliste Alexandre Adler participait Ă un ouvrage prĂ©monitoire. Dans Le nouveau rapport de la CIA â Comment sera le monde en 2025 ? Robert Laffont, lâhypothĂšse dâune pandĂ©mie est dĂ©crite avec des dĂ©tails annonciateurs de la crise sanitaire actuelle. Ses analyses gĂ©opolitiques font rĂ©fĂ©rence et il adore la Corse. Ces deux qualitĂ©s caractĂ©risent le parcours dâAlexandre Adler, historien et journaliste rĂ©putĂ©. Si son nom revient dans lâactualitĂ©, câest en lien avec un livre paru en 2009, quâil a notamment prĂ©facĂ©. Dans Le nouveau rapport de la CIA â Comment sera le monde demain, paru aux Ă©ditions Robert Laffont, le conseil national du renseignement amĂ©ricain Ă©met des hypothĂšses sur lâavenir du monde. Parmi les scĂ©narios envisagĂ©s, lâĂ©ventualitĂ© dâune pandĂ©mie mondiale. Comment est nĂ© le projet de publier la traduction des rapports de la CIA ? La CIA, pendant trĂšs longtemps, collectait des informations dâordre gĂ©opolitique, Ă©mettait des hypothĂšses puis en informait de façon confidentielle une partie de lâopinion qui lâintĂ©ressait, notamment des directeurs de journaux. Plus tard, la CIA a rendu public une partie de ces rapports. Ce furent de grands succĂšs de librairie. La CIA ne sâadressait plus Ă une petite Ă©lite mais au grand public. Les AmĂ©ricains ont eu le sentiment que la CIA leur parlait directement. Cela a donc intĂ©ressĂ© lâĂ©dition française. Câest Nicole LattĂšs, alors directrice gĂ©nĂ©rale des Ă©ditions Robert Laffont, qui sây est intĂ©ressĂ©e la premiĂšre. Elle mâa demandĂ© de lire la traduction française des rapports puis dây adosser un commentaire en fonction de ce que jâavais lu. Câest ainsi que je me suis inscrit dans ce projet tout en gardant mon esprit critique. Dans lâun de ces rapports, datant de 2007, les experts de la CIA prĂ©voient lâĂ©ventualitĂ© dâune pandĂ©mie Ă lâhorizon 2025. Lâapparition dâun virus type Covid-19 et sa propagation mondiale a-t-elle Ă©tĂ© nĂ©gligĂ©e ? Le romancier Tom Clancy, lui-mĂȘme trĂšs bien informĂ© par la CIA, avait Ă©crit Executive Orders en 1996. Il y dĂ©crivait dĂ©jĂ , avant lâheure, les ravages dâune pandĂ©mie mondiale dont on pensait Ă lâĂ©poque quâelle serait provoquĂ©e par le virus Ebola. Cette description effrayante mâavait dĂ©jĂ interpellĂ©. Il y fait un certain nombre de recommandations dont je me suis inspirĂ©. Jâai Ă©crit un texte dans lequel je prĂ©conisais de garder des stocks de mĂ©dicaments. Mes amis me disent que jâai Ă©tĂ© visionnaire mais jâai simplement Ă©tĂ© inspirĂ© par les idĂ©es de Philippe SĂ©guin, dont jâĂ©tais proche. Je pensais notamment que câĂ©tait une erreur dâexpatrier notre industrie pharmaceutique pour des raisons de coĂ»t. On a fait fabriquer nos mĂ©dicaments en Asie, essentiellement en Chine. Je pensais quâil Ă©tait extrĂȘmement dangereux de procĂ©der ainsi, que lâon se retrouverait en difficultĂ©, sans stock ni mesures de prĂ©cautions. Quand on repart de zĂ©ro, il faut plusieurs mois pour que lâon puisse les refaire fabriquer en France, mĂȘme si on dispose des ordonnances. Dans ce mĂȘme rapport, les experts citent parmi les agents pathogĂšnes, le coronavirus du Sras. Je lâavais oubliĂ© et je lâai observĂ© en le relisant. Je me souviens que le rapport baptisait le virus corona » parce quâil symbolisait la pandĂ©mie ultime, le couronnement. Il semblait tellement grave que lâon pensait quâil nây en aurait plus. Je lâĂ©voque donc dans le texte auquel vous faites rĂ©fĂ©rence, Ă©crit en 2009, et qui prĂ©visualise le monde en 2025. La probabilitĂ© dâun gros coup dur Ă©tait Ă©vidente et il aurait fallu prendre des mesures de prĂ©caution, stocker des vaccins, des mĂ©dicaments. CâĂ©tait une attitude plus prudente, certes plus coĂ»teuse aussi, quâil aurait fallu observer. Pour ĂȘtre tout Ă fait honnĂȘte, je nây ai plus fait attention aprĂšs avoir Ă©crit ce texte. Le virus Corona symbolise la pandĂ©mie ultime, le couronnement » MalgrĂ© toutes ces prĂ©cisions prĂ©monitoires, pourquoi nâĂ©tions-nous pas mieux prĂ©parĂ©s Ă lâapparition de ce virus ? Parce que nous Ă©tions dans lâidĂ©e absolument dominante, et dont Emmanuel Macron est un porte-parole, quâil fallait essayer de maĂźtriser les coĂ»ts de la santĂ©. Et ces Ă©conomies, que personne nâa vraiment contestĂ©es, pas mĂȘme moi je lâavoue, nous reviennent Ă la figure. De plus, on a complĂštement sous-estimĂ© la rapiditĂ© du processus de mondialisation. Lâapparition massive de touristes chinois ou russes en France Ă©tait un indicateur. Cette immigration touristique Ă©tait un phĂ©nomĂšne nouveau qui mâavait interloquĂ©. Jâai compris que la mondialisation nâĂ©tait pas un vain mot. Tom Clancy dans son roman et la CIA dans ses rapports ont envisagĂ© que ces flux touristiques deviennent des vecteurs de propagation dâun virus. Dâautres ont tirĂ© le signal dâalarme sur lâapparition de ces phĂ©nomĂšnes de masse. Dans son analyse, la CIA ne pointe-t-elle pas Ă©galement les dangers de la mondialisation ? Absolument, câest dâailleurs pour ça que jâĂ©tais en adĂ©quation avec le rapport de la CIA qui plaidait dĂ©jĂ , Ă lâĂ©poque, pour une moindre dĂ©pendance au marchĂ© mondial. Les gouvernements amĂ©ricains avaient dĂ©cidĂ© dâinvestir Ă©normĂ©ment sur les nouvelles technologies et de dĂ©localiser la production pharmaceutique courante, obtenue Ă un prix infĂ©rieur sur le marchĂ© asiatique. Dans son analyse, la CIA estime que ce nâest pas sage. Elle estimait quâen cas de pandĂ©mie, en pensant surtout Ă Ebola, les Ătats-Unis subiraient dâune part le chantage de la Chine et sâexposeraient dâautre part au risque de pĂ©nurie en temps de crise. Alors certes, on a trouvĂ© le vaccin contre Ebola plus vite que prĂ©vu. Mais le vaccin contre le Covid-19, on ne lâa toujours pas trouvĂ©. Dans ses prĂ©visions les plus alarmantes, la CIA envisage des dizaines voire des centaines de millions de morts. Est-ce plausible en lâĂ©tat actuel de la pandĂ©mie ? Je pense que ces Ă©valuations sont surestimĂ©es et quâheureusement, nous nâatteindrons pas ce bilan. Ils ont peut-ĂȘtre voulu faire peur et ils ont eu raison de penser au pire. Le dĂ©sĂ©quilibre de lâordre mondial y est Ă©galement Ă©voquĂ©. Des conflits internes ou transfrontaliers liĂ©s Ă la pandĂ©mie menacent-ils de dĂ©stabiliser le monde ? Cela me semble trĂšs exagĂ©rĂ©. Je ne le crois pas. Lorsque des nĂ©cessitĂ©s patentes se font sentir, je pense par exemple aux besoins en masques, il est Ă©vident quâil peut y avoir des concurrences et la France vient dâen ĂȘtre victime. Mais Ă la fin des fins, la production se remet en marche et on finira par donner des masques aux soignants puis Ă toute la population. Pareil pour les tests. On va y arriver mais il faut un peu de patience. Et surtout ne pas donner la parole aux paniquards, aux lĂąches. Une fois lâĂ©pidĂ©mie derriĂšre nous, quelles leçons sociĂ©tales, Ă©conomiques et commerciales devront nous tirer ? Je pense que nous avons Ă©tĂ© trop loin et trop vite dans la mondialisation. Cela ne veut pas dire que lâantimondialisation est la rĂ©ponse Ă apporter. Il faut penser une modĂ©lisation plus modĂ©rĂ©e. Certaines rĂ©gions du monde doivent sâorienter vers une plus grande autonomie. De ce point de vue, la coordination europĂ©enne est absolument nĂ©cessaire. Nous sommes une trop petite zone de la planĂšte pour refuser une unification. Mais elle doit ĂȘtre raisonnĂ©e et raisonnable. La santĂ© publique, notamment, doit faire lâobjet de mesures de prĂ©cautions beaucoup plus importantes. La crise sanitaire nous montre que câest un impĂ©ratif plus important que dâautres. Nous devons essayer de ne pas faire prĂ©valoir le raisonnement comptable, mĂȘme quand il est sĂ©duisant. Les ralentissements liĂ©s Ă lâaugmentation des coĂ»ts deviennent des accĂ©lĂ©rateurs en pĂ©riode de crise. 2009, les Ă©ditions Robert Laffont publient Le nouveau rapport de la CIA â Comment sera le monde en 2025 ? Au cĆur de cet ouvrage de 310 pages, prĂ©facĂ© par Alexandre Adler et qui traduit les rapports du conseil national du renseignement amĂ©ricain, un texte court sur les pages 256 et 257. Le chapitre est intitulĂ© Le dĂ©clenchement possible dâune pandĂ©mie mondiale » et dĂ©taille avec une prĂ©cision saisissante les risques liĂ©s Ă lâĂ©mergence et Ă la propagation exponentielle dâun nouveau virus, Ă lâhorizon 2025. Lâapparition dâune nouvelle maladie respiratoire virulente, extrĂȘmement contagieuse, pour laquelle il nâexiste pas de traitement adĂ©quat, pourrait dĂ©clencher une Ă©pidĂ©mie mondiale », y est-il mentionnĂ©. Dans leurs analyses gĂ©opolitiques, les experts du renseignement amĂ©ricains envisagent une crise sanitaire que personne, pourtant, nâa vu venir. Les experts voient dans les souches hautement pathogĂšnes de la grippe aviaire telles que le H5N1 des candidats probables Ă ce type de transformation, mais dâautres agents pathogĂšnes, comme le coronavirus du Sras et diverses souches de la grippe, auraient les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s », dĂ©taille le rapport. Coronavirus, maladie respiratoire, Chine tout y est Mais ce nâest pas tout. Signe que les experts avaient quasiment tout prĂ©vu, lâĂ©mergence du virus y est dĂ©crite jusquâĂ sa rĂ©gion dâapparition. Si une maladie pandĂ©mique se dĂ©clare, ce sera sans doute dans une zone Ă forte densitĂ© de population, de grande proximitĂ© entre humains et animaux, comme il en existe en Chine et dans le Sud-Est asiatique oĂč les populations vivent au contact du bĂ©tail. » Le scĂ©nario catastrophe, analysĂ© et Ă©crit en 2007 aux Ătats-Unis, avant sa parution en France en 2009, sâavĂšre glaçant de prĂ©cision, a posteriori. Il faudrait des semaines pour que les laboratoires fournissent des rĂ©sultats dĂ©finitifs confirmant lâexistence dâune maladie risquant de muter en pandĂ©mie âŠ, poursuit le rapport. En dĂ©pit de restrictions limitant les dĂ©placements internationaux, des voyageurs prĂ©sentant peu ou pas de symptĂŽmes pourraient transporter le virus sur dâautres continents. Les malades seraient de plus en plus nombreux, de nouveaux cas apparaissant tous les mois. Lâabsence dâun vaccin efficace ou dâimmunitĂ© dans le reste du monde exposerait les populations Ă la contagion. » Lâanalyse sâachĂšve sur des prĂ©visions sanitaires catastrophiques, prĂ©disant plusieurs dizaines de millions de morts. Une Ă©valuation revue Ă la baisse par Alexandre Adler lire ci-dessus. Lâhistorien et journaliste a signĂ© la prĂ©face et les commentaires du livre Le nouveau rapport de la CIA â Comment sera le monde en 2025 ? Alexandre Adler prĂ©conise de stocker des vaccins Le rapport prĂ©tend nous livrer des scĂ©narios construits et alternatifs du destin de notre monde », explique lâhistorien dans son prologue. Avant cela, poursuit-il, les auteurs du rapport ont aussi voulu un peu sacrifier aux prĂ©occupations du moment en imaginant plusieurs films catastrophe qui sont autant de signaux dâalerte nĂ©cessaires Ă une approche globale des risques futurs. » Terrorisme, bouleversements climatiques, conflits internationaux, guerres de religions, luttes commerciales, tous les grands enjeux gĂ©opolitiques sont passĂ©s au crible et commentĂ©s par Alexandre Adler. Ce dernier sâarrĂȘte notamment sur lâĂ©ventualitĂ© dâune crise sanitaire. Un peu plus vraisemblablement, on Ă©voque aussi dans un encadrĂ© la transmission dâune maladie infectieuse sans vaccin connu de lâAfrique vers le reste du monde, hypothĂšse inspirĂ©e de lâapparition du virus Ebola. » Comme il le prĂ©cise dans lâinterview quâil a accordĂ©e Ă Corse-Matin lire-ci dessus, il prĂ©conise dĂ©jĂ , en 2009, de prendre des dispositions pour lutter contre ces bouleversements annoncĂ©s. Il rĂ©sulte de ces nouvelles menaces autant dâactions de veille technologique et de protection, telles que des stocks de vaccins, quâil faudra envisager de prendre Ă lâavenir », prĂ©vient-il. Manifestement, il nâa pas Ă©tĂ© entendu. Propos recueillis par Jean-Philippe Scapula Source Corse Matin France
Danssa prĂ©face au Rapport de la CIA, Alexandre Adler regrettait que « cette cartographie du futur nâait pas dâĂ©quivalent aujourdâhui en Europe ». Câest dĂ©sormais chose faite avec Le Monde en 2025. Cette enquĂȘte prospective passionnante, menĂ©e par lâInstitut dâĂ©tudes de sĂ©curitĂ© de lâUnion europĂ©enne (IES-UE), a mobilisĂ© ISBN: 9782221108963 . 29.95 $ Novembre 2007Tous les quatre ans, le renseignement amĂ©ricain sort sa boule de cristal et regarde 20 ans devant. GĂ©opolitique, Ă©conomie, technologie... Si on Ă©vite une guerre nuclĂ©aire, une pandĂ©mie massive, la montĂ©e des eaux ou l'Ă©croulement de la zone euro, on pourrait vivre dans un monde multipolaire, oĂč les inĂ©galitĂ©s se rĂ©duisent et la technologie nous permet de vivre mieux et plus longtemps, selon le rapport du National Intelligence La grande inconnueOn se trouve Ă un carrefour majeur et incertain, comme lors de la chute du mur de Berlin. En clair, tout peut basculer d'un cĂŽtĂ© comme de l'autre pour l'Ă©conomie mondiale. Une faillite de la GrĂšce et une sortie de la zone euro aurait un impact huit fois supĂ©rieur au dĂ©pĂŽt de bilan de Lehman Brothers. Quoi qu'il en soit, la part de l'AmĂ©rique du nord, du Japon et de l'Europe dans l'Ă©conomie mondiale, va largement diminuer au profit de la Chine, de l'Inde et du BrĂ©sil. La Chine devrait devenir la premiĂšre puissance mondiale un peu avant 2030» et les pays Ă©mergents vont tirer la croissance. Le chiffre qui donne le vertige lors de la rĂ©volution industrielle, il a fallu 150 ans pour que le revenu moyen par tĂȘte double au Royaume-Uni; la mĂȘme chose va se produire en Chine et en Inde en dix fois moins de temps, avec 100 fois plus de monde. GĂ©opolitique Vers un rééquilibrageLes changements Ă©conomiques vont avoir un impact sur la gĂ©opolitique. L'investissement militaire et technologique de l'Asie va dĂ©passer celui de l'AmĂ©rique du nord et de l'Europe. Le monde va devenir multipolaire. La menace principale vient de TĂ©hĂ©ran. D'un cĂŽtĂ©, si l'Iran demeure une RĂ©publique islamique et parvient Ă se doter de l'arme nuclĂ©aire, l'avenir du Proche-Orient s'annonce trĂšs incertain. D'un autre cĂŽtĂ©, l'Ă©mergence de gouvernements modĂ©rĂ©s et dĂ©mocratiques ou un accord entre Palestiniens et IsraĂ©liens auraient d'Ă©normes consĂ©quences positives.» Avec la modernisation des sociĂ©tĂ©s, l'accĂšs aux rĂ©seaux sociaux et d'information, le terrorisme devrait diminuer mais devenir potentiellement plus meurtrier. Des groupes d'individus devraient ĂȘtre capables de mettre la main sur des armes bactĂ©riologiques et des drones. Le cyberterrorisme, visant notamment Ă perturber les marchĂ©s Ă©conomiques et financiers, pourrait Ă©galement se L'Ă©mergence d'une classe moyenne mondiale La population mondiale devrait grimper Ă 8,3 milliards de personnes, contre 7,1 milliards aujourd'hui. La principale tendance sera l'Ă©closion d'une classe moyenne dans les pays Ă©mergents comme l'Inde. Le problĂšme du vieillissement va s'aggraver au Japon et pour l'Occident, qui connaĂźtront sans doute un problĂšme de main dâĆuvre et de financement des retraites. Les progrĂšs de la mĂ©decine devraient nous permettre de travailler plus Une sĂ©rieuse possibilitĂ©Le SRAS ou la grippe H1N1 ont sonnĂ© l'alarme les virus mutants peuvent passer des animaux Ă l'homme et faire des ravages. Avec la globalisation et l'urbanisme galopant, un agent pathogĂšne contagieux, avec un taux de mortalitĂ© de 1%, se propagerait dans le monde entier en moins de six mois et ferait plusieurs millions de La loi des extrĂȘmesLes prĂ©visions suggĂšrent une aggravation des phĂ©nomĂšnes actuels, avec des zones humides devenant plus humides et des zones sĂšches devenant plus sĂšches». Cela devrait avoir un impact sur l'agriculture mondiale et il faudra des progrĂšs sur la biogĂ©nĂ©tique, une collaboration entre Etats et entre pouvoirs publics et acteurs privĂ©s» pour faire face aux dĂ©fis L'Ăšre du big data» et de l'humain augmenté»Google, Facebook, Apple, Amazon... Les grands acteurs vont disposer d'une mine de donnĂ©es et de bien plus d'informations en temps rĂ©el que les gouvernements. L'Ăšre du big data», c'est celle du traitement automatisĂ© de quantitĂ©s astronomiques d'informations, qui aura des effets dans les domaines de la santĂ©, de la finance, de la publicitĂ© ciblĂ©e et de la lutte contre la criminalitĂ©. Et mĂȘme peut-ĂȘtre sur les politiques gouvernementales, avec des dĂ©cisions qui pourraient ĂȘtre prises avec l'aide de la machine. L'impression 3D, qui permet de fabriquer des piĂšces complexes couche aprĂšs couche, devrait rĂ©volutionner le monde des PME et de l'industrie. Il sera peut-ĂȘtre possible d'imprimer des vaisseaux sanguins et des organes artificiels d'ici 2030, mais des avancĂ©es majeures seront nĂ©cessaires». Toujours cĂŽtĂ© mĂ©decine, l'humain sera augmenté» par des prothĂšses ou un exosquelette, notamment pour les personnes handicapĂ©es et ĂągĂ©es, et les interfaces cerveau-machine se dĂ©velopperont. Selon toute vraisemblance, on vivra mieux et plus longtemps» grĂące aux progrĂšs dans la lutte contre les maladies dĂ©gĂ©nĂ©ratives.
Culture Journaliste et essayiste Ă lâĂ©coute des sociĂ©tĂ©s contemporaines, Alexandre Adler, parrain de la collection du Monde » baptisĂ©e Histoire & civilisations », porte un regard Ă©rudit sur des hĂ©ritages universels qui marquent le monde contemporain. Collection Histoire & civilisations ». DĂ©couvrir une civilisation, en saisir lâessence, la culture, les langages comme les Ă©lans, revient Ă sâaventurer sur une terra incognita dont lâhistoire serait la porte. Câest, comme le prĂŽne Alexandre Adler, dans un conscient aller-retour entre passĂ© et prĂ©sent, en opĂ©rant rapprochements, comparaisons et analyses, quâune rĂ©alitĂ© gĂ©opolitique rĂ©vĂšle ses racines affleurantes ou profondes, tinte de rĂ©sonances immĂ©diates ou lointaines. En Ă©tudiant les rapports entre civilisations, en mesurant impĂ©rialismes et assimilations, en dĂ©voilant des faits leur part dâinconnue, Ă la lumiĂšre des derniĂšres recherches et dĂ©couvertes, les mĂ©moires dialoguent et sâĂ©clairent. SpĂ©cialiste des relations internationales, Alexandre Adler explore les influences dâune culture sur une autre et sâempare du temps long qui habite lâhistoire pour mieux lâinterroger. La perception que nous avons dâune civilisation Ă©volue-t-elle Ă mesure que lâhistoire sâĂ©crit ? Chez les historiens, la question a fait lâobjet de nombreux dĂ©bats Ă partir du moment oĂč ils ont dĂ©couvert la pluralitĂ© du monde. LâidĂ©e quâil existe des civilisations, unies par leurs traits distinctifs, nous a Ă©tĂ© transmise Ă la faveur des grandes dĂ©couvertes. Il faut probablement remonter Ă la controverse de Valladolid 1550-1551, ce moment oĂč, en pleine colonisation espagnole de lâAmĂ©rique centrale et du Sud, une majoritĂ© de clercs a pris position pour lâhumanitĂ© des Indiens, exprimant du mĂȘme coup le dĂ©sir et le projet de les Ă©vangĂ©liser. De lĂ est nĂ©e une sociĂ©tĂ© mixte mexicaine qui, dans un syncrĂ©tisme progressiste, a su marier, sous le rĂšgne de Charles Quint, la mythologie de Quetzalcoatl au culte de la Vierge de Guadalupe. Ainsi a-t-on pris conscience, Ă cette Ă©poque, de la pluralitĂ© du monde et des atouts quâoffre la fĂ©conde diversitĂ© des civilisations, des anciens empires prĂ©colombiens jusquâaux confins de la Chine. Quel distinguo faites-vous entre culture et civilisation ? Les cultures produisent et rĂ©pandent des connaissances de maniĂšre non hiĂ©rarchique. La civilisation cristallise des cultures alĂ©atoires. Lâhistorien Fernand Braudel Ă©voquait une grammaire des cultures. Pour lui, chacune est gĂ©nĂ©ratrice dâun sens commun, procurant aux hommes une parentĂ© de pensĂ©e. Si les savoirs se heurtent Ă la puissance des Ă©vĂ©nements, lâĂ©crit reste-t-il une preuve de lâhistoire », un vecteur privilĂ©giĂ© ? Ce que lâon nommait la lectio divina, cette lecture obstinĂ©e et critique est un moyen dâinvestigation sans Ă©quivalent. A force de confrontations critiques, de lectures contradictoires, de mises en regard approfondies â comme le permet la collection Histoire et civilisations » â, on peut faire rendre raison Ă nombre dâĂ©nigmes de la pĂ©riode contemporaine. Mais si, dans lâexpĂ©rience française, lâĂ©crit reste un outil privilĂ©giĂ©, dâautres sociĂ©tĂ©s usent dâautres media. Par exemple, on comprendra beaucoup mieux la vĂ©ritable rĂ©volution culturelle qui a saisi lâAllemagne Ă la fin du XVIIIe siĂšcle Ă partir des LumiĂšres allemandes AufklĂ€rung jusquâaux annĂ©es 1920 grĂące au patrimoine musical transmis par Mozart, Beethoven, Wagner et Richard Strauss qui nous offre la lecture » dâune sorte de texte continu constituant lâessentiel du message culturel de la sociĂ©tĂ© allemande. LâoralitĂ© a-t-elle jouĂ© un rĂŽle crucial dans la connaissance de civilisations anciennes ? Spinoza considĂ©rait quâil nây a pas dâerreur dans le monde mais des genres de connaissance. La tradition orale en serait lâun des premiers. Les Ćuvres dâHomĂšre LâIliade et LâOdyssĂ©e, tout comme les Upanishad de lâInde, forment dâĂ©loquents et vivants vestiges transmis oralement. Ces rĂ©cits cultivent Ă travers les Ăąges un art de la mĂ©moire complĂštement sous-estimĂ©, avant que de grands esprits telle lâhistorienne britannique Frances Yates ne nous le fasse connaĂźtre. Nous comprenons dĂšs lors le pouvoir que peut avoir lâoralitĂ© et sa mission quasi pĂ©dagogique. Car, en confrontant la parole au faux, au vrai, au vite, les sociĂ©tĂ©s traditionnelles sont capables, comme dans le processus darwinien de lâĂ©volution, de sĂ©lectionner, de corriger, pour fixer et transmettre. LâoralitĂ© joue donc le rĂŽle civilisateur dâun passeur. Certaines dĂ©couvertes ont dynamisĂ© le goĂ»t public pour lâhistoire. Portent-elles une part dâĂ©ternitĂ© qui parle Ă chacun ? Au tournant de 1870, la dĂ©couverte des tombes de MycĂšnes et des ruines de Troie par lâarchĂ©ologue allemand Heinrich Schliemann insuffle un Ă©lan dans la recherche des monuments authentiques. Puis, en 1922, la rĂ©vĂ©lation par Howard Carter du tombeau de Toutankhamon, servie par la malĂ©diction du pharaon, fait faire un bond Ă lâĂ©gyptologie de Champollion et Maspero, suscitant un engouement pour la discipline. Soudain cette tombe du jeune roi recĂšle le mystĂšre, sa rĂ©vĂ©lation et rĂ©compense lâinventivitĂ© des archĂ©ologues qui se sont fondĂ©s sur des raisonnements Ă©crits et une exploration permanente. Plus tard lâUnesco sauvera les temples dâAssouan convainquant, avec la communautĂ© internationale, Nasser malgrĂ© son nationalisme intransigeant. GrĂące Ă ce sursaut, toute une gĂ©nĂ©ration dâĂ©gyptologues arabophones va se former. Pour comprendre lâEgypte ancienne, nous disposons aujourdâhui de matĂ©riaux exceptionnels, du Livre des morts Ă la pierre de Rosette. Nous sommes en mesure de suivre une gĂ©nĂ©alogie pharaonique jusquâĂ trois mille ans avant notre Ăšre qui nous rappelle lâimportance de cette civilisation. Quant Ă la notion dâĂ©ternitĂ©, lorsque Kant sâinterrogeait sur la capacitĂ© des princes de lâAntiquitĂ© Ă insuffler toujours les mĂȘmes idĂ©es Ă travers la philosophie grecque, il se trompait ! Tous ensemble, les vestiges excavĂ©s, les noms retrouvĂ©s des grands pharaons que nous connaissions partiellement nourrissent un vĂ©ritable substrat de connaissances sans cesse augmentĂ©es, faisant que notre dĂ©sir de comprendre dĂ©passe de beaucoup les sociĂ©tĂ©s anciennes. Du patrimoine Ă©crit aux Ćuvres dâart, les sources de nos connaissances vĂ©hiculent-elles une vision occidentale du monde ? De nos jours, tous les types de patrimoine sont magnifiĂ©s par une culture de masse croissante, par notre capacitĂ© Ă reproduire et Ă diffuser les images des Ćuvres et Ă concevoir des expĂ©riences oĂč la virtualitĂ© ouvre de nouveaux champs. La volontĂ© de collecter les traces de notre histoire â des traitĂ©s de science aux piĂšces archĂ©ologiques, des descriptions de paysages aux statues emblĂ©matiques de lâAntiquitĂ© â est animĂ©e par lâenvie et le besoin de comprendre et dâembrasser nos racines. La collection des princes est lâorigine de lâidĂ©e mĂȘme du musĂ©e, elle-mĂȘme bien antĂ©rieure au fameux dĂ©cret Chaptal, au lendemain de la RĂ©volution, qui dota les provinces de musĂ©es Ă vocation universelle. Car dĂšs lâĂ©poque de la Renaissance, la dĂ©couverte dâun certain nombre de monuments romains antiques a façonnĂ© les goĂ»ts. Les papes, poussĂ©s par des Ă©rudits comme Alberti, ont constituĂ© les vastes collections dâun musĂ©e imaginaire » au Vatican â le prestige de Rome faisant de ces musĂ©es, avant la lettre, des moyens dâĂ©dification et de culture pour lâensemble de lâEurope civilisĂ©e. Des grandes familles italiennes Ă lâinstar des MĂ©dicis au Grand Tour prisĂ© des Britanniques, collections et vestiges font office de musĂ©es. Lire aussi Quand lâautre et lâailleurs font lâhistoire AprĂšs la rĂ©volution française, la reprĂ©sentation imaginaire de ce que fut une certaine grandeur de la France sâincarnera dans un projet musĂ©ologique destinĂ© au plus grand nombre. Louis-Philippe fait de Versailles un palais national. Notre-Dame devient un manifeste de lâarchitecture gothique â car lâidĂ©e que nous nous faisons aujourdâhui des cathĂ©drales mĂ©diĂ©vales est largement due Ă lâapproche nĂ©ogothique de Viollet-le-Duc. De son cĂŽtĂ©, le Louvre lui-mĂȘme participe dâun projet culturel de divulgation et dâĂ©ducation populaire. Lâinstallation des salles Ă©gyptiennes, puis grecques, en tĂ©moigne. A lâunisson, dans une rivalitĂ© europĂ©enne des capitales et des nations, Londres transforme le British Museum en Ă©crin pour des fleurons de lâarchitecture grecque, tandis que Berlin, dans lâĂźle aux MusĂ©es, prĂ©sente en majestĂ© lâautel et les frises de Pergame magnifiant violence et barbarie. A la veille de la premiĂšre guerre mondiale, lâapogĂ©e du colonialisme et de lâimpĂ©rialisme europĂ©en habite nos musĂ©es. Notre approche des civilisations est-elle liĂ©e, voire soumise, au passĂ© colonial des anciens empires europĂ©ens ? Elle lâa Ă©tĂ©. Elle ne lâest plus. Mais elle ne lâa jamais Ă©tĂ© complĂštement. Sur le sol africain, la France a introduit les idĂ©es de la IIIe RĂ©publique sur la citoyennetĂ© considĂ©rant trĂšs tĂŽt le statut colonial comme devant ĂȘtre provisoire. Jâai lu sous la plume mĂȘme de Patrice Lumumba, premier ministre du Congo en 1960, assassinĂ© en 1961, sa surprise de dĂ©couvrir, Ă Brazzaville, respect et courtoisie de la part des Français. Si son tĂ©moignage nâefface ni les erreurs ni les atrocitĂ©s coloniales, il traduit les rapports complexes quâengendre la colonisation. Une civilisation peut-elle jamais faire lâĂ©conomie de Dieu, du temple, du rite et de la croyance ? JusquâĂ nos jours, on peut dire que ce ne fut pas le cas. On a vu sous lâemprise communiste des formes laĂŻcisĂ©es de pratiques. La Russie stalinienne, la CorĂ©e du Nord ont instaurĂ© au XXe siĂšcle des rites qui sâapparentent davantage Ă une rĂ©gression quâĂ un progrĂšs. Mais aujourdâhui, le mouvement semble sâinverser. A Moscou on a restaurĂ© les Ă©glises jadis dynamitĂ©es comme celle du Christ-Sauveur. Redonner sa place non pas Ă Dieu mais au tĂ©moignage de Dieu est accueilli en Russie comme un progrĂšs apaisant. De mĂȘme, on a rĂ©tabli Ă Berlin-Est nombre dâĂ©difices religieux dĂ©truits. En Espagne, Ă Cordoue, grĂące Ă sa phĂ©nomĂ©nale restauration, la cathĂ©drale-mosquĂ©e sâouvre simultanĂ©ment aux cultes catholique et musulman. La tolĂ©rance de lâEspagne moderne me paraĂźt le signe tangible dâune rĂ©appropriation par lâhistoire. Je ne minore pas les dĂ©lires fanatiques qui fleurissent dâEgypte Ă JĂ©rusalem, mais en restaurant des lieux on ouvre la fenĂȘtre », on sert une tolĂ©rance rĂ©ciproque. Dâailleurs, le revers dâErdogan Ă la mairie dâIstanbul met fin Ă son projet dĂ©ment de retransformer en mosquĂ©e la basilique Sainte-Sophie lâexact contraire de ce que souhaitait AtatĂŒrk en lâouvrant Ă toutes les confessions. La montĂ©e des populismes est-elle le signe dâun dĂ©clin ou le reflet de mutations quasi mĂ©caniques ? Câest une question de patience. Il faut laisser son temps Ă lâhistoire pour que les mouvements de sociĂ©tĂ© sâaffirment et il faut aussi la fermetĂ© intellectuelle et morale pour refuser lâirrecevable. Si la peur et la dĂ©valorisation de lâislam chez les populistes italiens ou français restent inacceptables, nous savons trĂšs bien les legs en manuscrits et en diffusion des savoirs que lâOccident et la chrĂ©tientĂ© doivent Ă lâexpansion arabe. Le nier tient du rĂ©visionnisme et de lâoffense. LâidĂ©e de choc des civilisations est-elle pour vous un leurre ou une rĂ©alitĂ© ? Le choc est toujours douloureux mais les capacitĂ©s des sociĂ©tĂ©s humaines Ă se comporter dans un mĂȘme Ă©lan sont, Ă mon avis, plus fortes. Ce nâest quâune question de temps. Au XVIe siĂšcle, la conquĂȘte du PĂ©rou sâest faite dans la violence et le sang. Mais comme une rĂ©ponse, deux siĂšcles plus tard, lâĂ©vangĂ©lisation du Guarani suivie de la crĂ©ation de la RĂ©publique du Paraguay devient un modĂšle de dĂ©veloppement. On pourrait Ă©galement Ă©voquer les invasions mongoles sur le sol russe des lieutenants de Gengis Khan. Or non seulement les Mongols se sont conduits avec tolĂ©rance, mais finalement ils ont abritĂ© et protĂ©gĂ© lâEglise orthodoxe russe. Ils ont Ă©galement poussĂ© Ă convertir les musulmans mongols Ă lâorthodoxie, dont les noms tĂ©moignent aujourdâhui. La poĂ©tesse Anna Akhmatova aimait rappeler quâelle descendait dâAkhmet Khan seigneur Akhmet, lâun des chefs de la Horde dâor. Ainsi la capacitĂ© des sociĂ©tĂ©s une fois dominĂ©es Ă assimiler les connaissances nouvelles et Ă se transformer est considĂ©rable. Les grands progrĂšs de lâastronomie que lâon constate en Asie centrale datent exactement de lâĂ©poque oĂč Gengis-Khan a envahi la rĂ©gion. Si les Mongols ont fait table rase des citĂ©s, ils ont bĂąti notamment des observatoires et diffusĂ© des connaissances qui leur venaient du Moyen-Orient. Lire aussi Collection Histoire & civilisations », cinq mille ans dâhumanitĂ© Ce phĂ©nomĂšne est dĂ©jĂ prĂ©sent dans lâAntiquitĂ© lors de la rencontre de la GrĂšce avec lâOrient qui produit la culture hellĂ©nistique. Elle sera Ă lâorigine de la diffusion de la pensĂ©e grecque mais aussi de son inflĂ©chissement. Enfin, tout rĂ©cemment, pouvait-on imaginer que le fĂ©minisme radical amĂ©ricain ferait naĂźtre un fĂ©minisme musulman dont jamais les Occidentaux nâauraient Ă©tĂ© capables de provoquer lâĂ©mergence ni en Afrique ni en Inde ? En 2002 vous Ă©criviez Jâai vu finir le monde ancien » et en 2018 vous publiez Le Temps des apocalypses » Grasset. Vivons-nous les derniers feux de la civilisation occidentale ? Incontestablement, la civilisation occidentale telle quâelle se dĂ©finissait sâachĂšve. On peut le vĂ©rifier notamment aux Etats-Unis oĂč la rĂ©alitĂ© de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine et son dialogue permanent avec la Chine la confrontent, de maniĂšre plus radicale quâen Europe, Ă la fin de lâautre. Un monde nouveau a commencĂ© avec le 11-Septembre. Il nâest ni amĂ©ricain ni chinois mĂȘme sâil est les deux Ă la fois. Il sera Ă©galement europĂ©en si lâEurope se repense. Nous vivons le temps des apocalypses â Ă©tymologiquement, les rĂ©vĂ©lations â dâune AmĂ©rique mĂ©tissĂ©e, dâune Chine technologique. Nous observons la caducitĂ© dâune pertinence rĂ©volutionnaire qui a durĂ© deux siĂšcles. Cela passe par la dissolution du communisme. Les partis politiques homogĂšnes semblent devenus inutiles. Mais cela ne signifie pas que les masses soient incapables de se mobiliser pour de grandes causes ni quâelles puissent devenir porteuses dâidĂ©es de sociĂ©tĂ©. Nous sommes prĂ©cipitĂ©s par un mouvement messianique dans lequel une force nous dĂ©passe les apocalypses. Elles nous bombardent de rĂ©vĂ©lations et de transformations de notre conscience Ă un rythme effrĂ©nĂ©. Je nâen ai pas dâexplication. La relecture du passĂ© offre-t-elle le recul nĂ©cessaire sur le temps, la mondialisation et sa genĂšse ? Si nous considĂ©rons brutalement des sociĂ©tĂ©s Ă©mergentes, nous ne pouvons rien en saisir. Or plus nous comprenons le plus ancien et ce qui rĂ©siste le plus Ă lâanalyse et mieux nous approchons des Ă©lĂ©ments importants et formateurs. Les grandes migrations en cours de lâAmĂ©rique centrale vers les Etats-Unis, auxquelles Donald Trump sâoppose farouchement â mais finalement avec impuissance â dĂ©montrent pour le moins quâil existe une composante hispanique et indienne dâorigine mexicaine venant se fondre dans le melting-pot noir et blanc amĂ©ricain. Sây ajoutent des touches dâĂ©migration japonaise et chinoise que lâon ne considĂšre plus dĂ©sormais comme de simples visiteurs de passage. De mĂȘme, en supposant que lâEurope parvienne Ă absorber la masse de migrants venus essentiellement dâAfrique, il me paraĂźt Ă©vident que cette composante sâenracine. Les EuropĂ©ens vivent la migration comme une catastrophe et une menace alors quâelle est un levier de transformation. Si nous revenons aux origines de lâhumanitĂ©, le mĂȘme processus est Ă lâĆuvre. On a longtemps cru que lâHomo sapiens avait supplantĂ© et remplacĂ© lâhomme de Neandertal. Or, en observant lâĂ©volution du gĂ©nome humain, le biologiste suĂ©dois Svante PÀÀbo a dĂ©montrĂ© le mĂ©tissage de diffĂ©rentes espĂšces humaines que lâon ne croyait pas contemporaines. Lâhybridation des ADN participe du mĂȘme mouvement de lâhistoire que la migration des peuples et leur adaptation Ă lâenvironnement. Il en va de mĂȘme des sociĂ©tĂ©s le mĂ©lange des civilisations et des cultures est producteur de sens et de dĂ©veloppement. Jacques Le Goff Ă©crivait Il nây a pas de sens Ă lâhistoire mais lâhistoire donne un sens au prĂ©sent », je fais mienne son intuition, qui me paraĂźt si juste. Retrouvez plus dâinformations sur le site Christophe Averty
Ce document est exceptionnel, unique mĂȘme. Pour la premiĂšre fois, le public a accĂšs aux recherches et aux analyses des meilleurs gĂ©opoliticiens de la CIA. Quelle sera la carte du monde dans dix ans ? dans trente ans ? Quelle sera l'issue de la guerre mondiale diffuse que nous vivons actuellement ? Le terrorisme va-t-il s'amplifier ? La montĂ©e de la Chine et de l'Inde sera-t-elle progressive ou violente ? Verra-t-on l'effondrement de l'hĂ©gĂ©monie amĂ©ricaine ? La mondialisation, apparemment irrĂ©versible, imposera-t-elle le modĂšle occidental ? Entre alarmisme et espĂ©rance, les auteurs de ce rapport - historiens, militaires, diplomates - proposent la lecture la plus fine, lucide et vraisemblable du monde de demain. Sommaire La carte du monde futur Les contradictions de la mondialisation Une Ă©conomie en voie d'expansion et d'intĂ©gration La rĂ©volution technologique Des inĂ©galitĂ©s sociales persistantes ScĂ©nario-fiction le monde selon Davos Puissances Ă©mergentes un paysage gĂ©opolitique en mutation La montĂ©e de l'Asie D'autres Etats Ă©mergents oe Les puissances " vieillissantes " Des demandes Ă©nergĂ©tiques croissantes La puissance unipolaire des Etats-Unis - combien de temps peut-elle durer oe ScĂ©nario-fiction pax Americana Les nouveaux dĂ©fis de la gouvernance Un coup d'arrĂȘt aux progrĂšs de la dĂ©mocratisation Pratiques identitaires ScĂ©nario-fiction un nouveau califat Une insĂ©curitĂ© omniprĂ©sente La transmutation du terrorisme international L'intensification des conflits internes Puissances montantes le combustible des conflits oe Le facteur AMD armes de destruction massive ScĂ©nario-fiction Le Cycle de la peur Les implications politiques
Lerapport de la cia ; comment sera le monde en 2020 ? Auteur(s) : Alexandre Adler. RĂ©sumĂ©. Ce document est exceptionnel, unique mĂȘme. Pour la premiĂšre fois, le public a accĂšs aux recherches et aux analyses des meilleurs gĂ©opoliticiens de la CIA. Quelle sera la carte du monde dans dix ans ? dans trente ans ? Quelle sera l'issue de la guerre mondiale diffuse queLe dĂ©clenchement possible dâune pandĂ©mie mondiale » Ă©tait envisagĂ© dans le rapport de la CIA paru en France aux Ă©ditions Robert Laffont En 2005, Alexandre Adler prĂ©façait pour les Ă©ditions Robert Laffont Le nouveau rapport de la CIA â Comment sera le monde demain », rĂ©sultat de deux ans de travail de plusieurs dizaines dâexperts Ă©valuant la situation de la planĂšte sur les quinze annĂ©es Ă venir 2005-2020. Cette crise du Covid-19, les experts lâavaient prĂ©dite avec une prĂ©cision saisissante. Alexandre Adler revient sur ce rapport et se projette dans lâaprĂšs-crise. Selon lui, cette Ă©pidĂ©mie sera un tournant pour lâavenir du monde et annonce de profondes transformations. Pourriez-vous dâabord nous recontextualiser la publication de ce rapport qui annonçait une Ă©pidĂ©mie mondiale et la façon dont vous avez Ă©tĂ© amenĂ© Ă le commenter ? Oui, je dois quelques explications Ă nos lecteurs sur ce rapport de la CIA qui me donne un peu le statut de prophĂšte. [rires] Je rappelle dâabord que les rapports de la CIA Ă©taient rĂ©guliers, ils avaient lâhabitude dây Ă©voquer la situation gĂ©opolitique avec des questions comme La Russie va-t-elle rester dans une semi-dĂ©mocratie ou va-t-elle connaĂźtre un Ă©pisode autoritaire ? Ou dâautres questions comme la Chine reprĂ©sente-t-elle une menace ?». Des questions pour lesquelles jâavais une certaine compĂ©tence. Les Ă©ditions Robert Laffont me demandaient alors dâĂ©crire des introductions oĂč je prenais position sur ce que racontait la CIA. Cela intĂ©ressait beaucoup de monde, câĂ©tait une idĂ©e trĂšs intelligente de la CIA. Au lieu dâenvoyer ce genre de rapport Ă quelques personnalitĂ©s triĂ©es sur le volet, lâidĂ©e Ă©tait de sâadresser Ă lâopinion publique et de la prendre Ă tĂ©moin, de se mettre au service du public. Que prĂ©disait ce rapport ? Quel Ă©tait le scenario ? Je lâavais moi-mĂȘme oubliĂ©, mais le terme corona » apparaĂźt dans ce texte Ă©crit dĂšs 2005. Corona » est un terme codĂ© qui Ă©tait utilisĂ© par les Ă©pidĂ©miologistes en AmĂ©rique pour nommer ce quâils considĂ©raient comme la pandĂ©mie ultime. De pandĂ©mie en pandĂ©mie, nous allions avoir une pandĂ©mie qui allait vĂ©ritablement sâĂ©tendre Ă la Terre entiĂšre. Pourquoi ? Et bien parce que la mondialisation avait atteint un stade trĂšs avancĂ©. La CIA mettait en garde, et jâĂ©tais plutĂŽt dâaccord. JâĂ©tais assez critique, non pas de la mondialisation que je considĂ©rais comme un phĂ©nomĂšne inĂ©vitable et qui comporte de nombreux Ă©lĂ©ments trĂšs positifs, mais elle avait aussi des Ă©lĂ©ments nĂ©gatifs. Par exemple, et câĂ©tait ce Ă quoi la CIA Ă©tait dĂ©jĂ sensible, le fait que les Etats-Unis, pour des raisons de coĂ»ts de court terme, sâĂ©taient complĂštement mis Ă la disposition de la Chine qui fabriquait pratiquement tous les produits pharmaceutiques dont lâAmĂ©rique avait besoin. Le pays avait quasiment tirĂ© un trait sur son industrie pharmaceutique, quâil faisait faire Ă lâĂ©tranger. La CIA disait dans ce rapport que ce nâĂ©tait pas trĂšs sage. Dans mes commentaires Ă lâĂ©poque, jâabondais dans ce sens parce que je savais que la France avait la tentation de le faire aussi. Elle lâa dâailleurs fait malheureusement. Il fallait maintenir un certain nombre de productions stratĂ©giques et de stocks nĂ©cessaires sur place. Dans ce rapport, les prĂ©cisions sur le virus, sur son mode de propagation, sont saisissantes⊠apparition dâune nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrĂȘmement contagieuse », voyageurs prĂ©sentant peu ou pas de symptĂŽmes » qui pourraient transporter le virus sur les autres continents ». Comment cela a-t-il Ă©tĂ© possible ? Parce que câĂ©tait dĂ©jĂ arrivĂ©. Cela nous ramĂšne aux livres de Tom Clancy qui lui aussi Ă©crivait Ă partir de lâexpertise de la CIA. Il racontait de maniĂšre effrayante une Ă©pidĂ©mie dâEbola. Et effectivement, Ă lâĂ©poque, Ebola nâĂ©tait pas du tout maĂźtrisĂ©. Entre temps, les Instituts Pasteur et leurs Ă©quivalents ont trouvĂ© le vaccin pour Ebola, ce qui est presque un miracle. Nous nâavons plus dâEbola, mais nous avons cette maladie qui est Ă la fois effrayante parce que nous nâavons pas encore trouvĂ© le vaccin mais beaucoup moins dangereuse du point de vue de la mortalitĂ©. Au moment de la sortie de ce rapport, quelles ont Ă©tĂ© les rĂ©actions internationales ? A-t-il Ă©tĂ© pris au sĂ©rieux par les autoritĂ©s des diffĂ©rents pays ? Il nây a eu aucune rĂ©action ! Aucune ! Parce que câĂ©tait un rapport parmi dâautres. Et certainement pas en France. On nâa rien fait de particulier et câest vrai de tous les pays europĂ©ens. CâĂ©tait chacun pour soi et tout le monde Ă©tait tout Ă fait insouciant. Il y avait un sentiment, comme toujours quand on avance, oĂč on pense que cela nâarrive quâaux autres. Dans ce rapport, la suite envisagĂ©e fait froid dans le dos. Il Ă©voque de nouveaux cas de coronavirus qui apparaitraient par vague, trĂšs rĂ©guliĂšrement et qui finiraient par tuer des millions de personnes⊠Quel crĂ©dit peut-on accorder Ă cette thĂ©orie ? Je pense que la CIA a voulu provoquer un choc Ă©motionnel Ă ses lecteurs. Leur disant, si vous ne faites rien, ces drames viendront et ne viendront pas une fois mais Ă plusieurs reprises. Câest parfaitement possible, sauf que maintenant que nous avons connu cette pĂ©riode de pandĂ©mie mondiale avec la premiĂšre conjoncture mondiale qui affecte la totalitĂ© de la Terre, cela peut changer la donne. Câest quand mĂȘme renversant de penser que nous sommes tous, au mĂȘme moment, au mĂȘme endroit, arrĂȘtĂ©s. Et lĂ je pense aux mots de mon maĂźtre Louis Althusser ndlr philosophe qui avait lu cela chez Hegel, le philosophe allemand lâhumanitĂ© avance toujours, mais toujours par sa nĂ©gativitĂ©. » Câest-Ă -dire que câest toujours par un phĂ©nomĂšne nĂ©gatif que des phĂ©nomĂšnes par ailleurs massivement positifs arrivent, comme le fait que lâhumanitĂ© est Une et que maintenant nous sommes tous dans le mĂȘme bateau. Et bien pour y arriver, nous sommes passĂ©s par cette pandĂ©mie. Comment trouvez-vous lâorganisation du monde face Ă cette crise ? De nombreux Etats ont fermĂ© leurs frontiĂšres⊠Les Ă©conomies se referment sur elles-mĂȘmes⊠Lâheure est-elle au repli ? Cette crise sonne-t-elle le glas de la mondialisation ? Pas du tout ! Les gens voient Ă quel point le repli, indispensable en ce moment pour prĂ©venir lâĂ©pidĂ©mie, est grave pour les sociĂ©tĂ©s et pour les Ă©conomies. Les gens sont certes prĂ©servĂ©s des pires flĂ©aux, mais ils sont pauvres ! Ils sont appauvris comme nous le sommes aujourdâhui dans toute lâĂ©conomie française par ces mesures de containment » ndlr endiguement qui sont nĂ©cessaires. Toutes les entreprises qui font faillite ou toutes celles qui ont des dettes Ă©pouvantables, le voient bien aujourdâhui. Donc on comprend comment le protectionnisme, les circuits courts, etc⊠Ce sont surtout les cerveaux courts, les circuits courts ! Toute la classe politique française, jusquâau plus haut niveau de lâEtat, nous annonce un AprĂšs⊠DiffĂ©rent sur le plan idĂ©ologique, Ă©conomique, social⊠Vous croyez Ă une rĂ©volution ? Un tournant ? Cela vous semble-t-il possible ? Oui je le crois. Nous sommes sur une pente ascendante. Je le sens. Pendant la guerre, on a vu tant de Français et de braves gens qui sans mot dâordre dâorganisations de rĂ©sistance, encore Ă peine dĂ©veloppĂ©es, ont eu les bons gestes. Cacher des juifs, cacher des rĂ©sistants, cacher le ravitaillement que les Allemands pillaient de façon Ă©hontĂ©e⊠Tout cela, ce sont des gestes de survie de la sociĂ©tĂ© qui ont fait une autre sociĂ©tĂ© en 1945. Nous avons eu une sociĂ©tĂ© beaucoup plus fraternelle et beaucoup plus courageuse dans laquelle des gens jeunes ont remplacĂ© des gens trop ĂągĂ©s et qui ont insufflĂ© ce quâon a appelĂ© Les Trente Glorieuses ». Ce genre de phĂ©nomĂšne, nous lâavons dĂ©jĂ connu. Et dramatiquement, puisquâil sâagissait lĂ dâune tragĂ©die sans prĂ©cĂ©dent. Vous imaginez le choc quâa Ă©tĂ© 1940, pour une France qui se pensait encore comme une grande puissance mondiale. Et du jour au lendemain, cette chute ! Puis cette remontĂ©e avec le GĂ©nĂ©ral de Gaulle. Il nây a pas de De Gaulle en France aujourdâhui mĂȘme si je trouve que notre PrĂ©sident Macron se dĂ©brouille avec beaucoup de courage et beaucoup de sang-froid dans une situation trĂšs difficile. Et dâailleurs les sondages le prouvent. Les Français se disent heureusement quâil est lĂ quand mĂȘme ! ». Un certain nombre de querelles sont en train de sâĂ©teindre et elles ne reviendront plus. Cette pĂ©riode de profonde amertume que vous voyez Ă travers le monde est en train dâĂȘtre dĂ©passĂ©e. Quelles pourraient ĂȘtre les consĂ©quences de cette crise mondiale sur le plan politique et gĂ©opolitique ? Imaginez-vous une montĂ©e en puissance de leaders populistes ? DâEtats totalitaires ? Vers qui, vers quoi les peuples auront-ils envie de se tourner ? Ils vont se tourner vers des hommes politiques rationnels qui nâont pas racontĂ© nâimporte quoi, qui nâont pas sombrĂ© dans lâhystĂ©rie, qui ne sont pas roulĂ©s par terre devant le public. Ils vont se tourner vers des hommes politiques, qui tout en Ă©tant des gens raisonnables, sont aussi des gens qui savent faire preuve dâautoritĂ©. LâautoritĂ©, ce nâest pas la dictature et câest exactement ce quâon souhaite aujourdâhui. On a bien vu aux Etats-Unis comment Franklin Roosevelt â dont les rĂ©actions nâĂ©taient pas toutes trĂšs bonnes et qui nâĂ©tait pas un homme exemplaire â a maintenu les Etats-Unis dans une dĂ©mocratie oĂč les Ă©lections se sont tenues, oĂč la libertĂ© dâexpression nâĂ©tait pas Ă©touffĂ©e alors quâil a menĂ© la guerre la plus importante de toute lâhistoire amĂ©ricaine et quâil lâa gagnĂ©e. Cet exemple qui est aussi celui de Winston Churchill en Grande-Bretagne, câest la preuve que les dĂ©mocraties sont capables dans des circonstances exceptionnelles de faire les sacrifices et de manifester une certaine forme dâautoritĂ© sans sacrifier les libertĂ©s fondamentales. Nous sommes dans un monde pluraliste, un monde qui nâest pas encore unifiĂ© par une dĂ©mocratie unique et gĂ©nĂ©ralisĂ©e, mais qui va dans le bon sens, câest Ă©vident ! Vous ne voyez pas dans cette crise du Covd-19 un risque de dĂ©stabilisation gĂ©opolitique et celui dâune multiplication de conflits armĂ©s ? Non, au contraire, je vois lâinverse. Je vois par exemple que devant la difficultĂ© que traverse le Moyen-Orient, nous avons une coopĂ©ration, Ă©videmment forcĂ©e et Ă©videmment grommeleuse, mais qui naĂźt aujourdâhui les IsraĂ©liens et les Palestiniens par exemple, parce quâils sont exactement dans le mĂȘme bateau, que la maladie est la mĂȘme. Il y a autant dâIsraĂ©liens qui voyagent aux Etats-Unis ou en Inde ou ailleurs quâil y a de Palestiniens qui sont en contact avec des Libanais, et avec des Syriens ou des Iraniens, mais le rĂ©sultat est le mĂȘme, la maladie est dans tout IsraĂ«l, et IsraĂ«l est dans le confinement comme tout le monde, et ils sont en train de trouver une voie dâunion nationale et un compromis. A la lueur de ce que vous savez, de ce que vous observez, et pour terminer cette interview comme on lâa commencĂ©e, câest-Ă -dire sur de la prospective comment imaginez-vous le monde en 2040 ? Je pense que dâici 2040, nous allons vers des transformations Ă©normes. Hitler qui Ă©tait trĂšs superstitieux croyait au Reich de mille ans, parce quâun certain nombre de voyants lui avaient dit quâaprĂšs cette grande Ă©preuve quâest la guerre, il mĂšnerait un monde millĂ©naire et ce serait la grande Ă©poque de lâAllemagne. En fait lâAllemagne a explosĂ© Ă la suite de ses folies et nous nâavons pas eu ce monde millĂ©naire. Mais en mĂȘme temps, ce qui est vrai, câest quâau lendemain de ces Ă©preuves terribles auxquelles nous sommes confrontĂ©es, se prĂ©parait quelque chose dâautre. Et ce quelque chose dâautre » est lĂ maintenant. Nous sommes dans un monde qui va se libĂ©rer des hydrocarbures, qui va trouver des moyens de produire beaucoup plus proprement, qui a compris que la nature ne nous appartient pas⊠Bref ! Nous sommes dans un monde qui est en train de prendre connaissance dâun certain nombre de nos folies et notre grande folie, on la connaĂźt depuis toujours, câest la folie PromĂ©thĂ©enne celle qui a donnĂ© le feu aux Hommes, câest bien ! MĂȘme de nous donner lâatome, câĂ©tait pas mal ! Mais avec des dangers trĂšs grands ! Ces dangers, nous en sommes enfin conscients, câest cela qui se passe Ă lâĂ©chelle mondiale. *Source Public SĂ©nat LE TEXTE DU RAPPORT DE LA CIA Lâapparition dâune nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrĂȘmement contagieuse, pour laquelle il nâexiste pas de traitement adĂ©quat, pourrait dĂ©clencher une pandĂ©mie mondiale. Si une telle maladie apparaĂźt, dâici 2025, des tensions et des conflits internes ou transfrontaliers ne manqueront pas dâĂ©clater. En effet, les nations sâefforceront alors â avec des capacitĂ©s insuffisantes â de contrĂŽler les mouvements des populations cherchant Ă Ă©viter lâinfection ou de prĂ©server leur accĂšs aux ressources naturelles. Lâapparition dâune pandĂ©mie dĂ©pend de la mutation gĂ©nĂ©tique naturelle, de la recombinaison de souches virales dĂ©jĂ en circulation ou encore de lâirruption dâun nouveau facteur pathogĂšne dans la population humaine. Les experts voient dans les souches hautement pathogĂšnes de la grippe aviaire telles que le H5N1 des candidats probables Ă ce type de transformation, mais dâautres agents pathogĂšnes, comme le coronavirus du SRAS et diverses souches de la grippe, auraient les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s. La Chine dĂ©ja visĂ©e Si une maladie pandĂ©mique se dĂ©clare, ce sera sans doute dans une zone Ă forte densitĂ© de population, de grande proximitĂ© entre humains et animaux, comme il en existe en Chine et dans le Sud-Est asiatique oĂč les populations vivent au contact du bĂ©tail. Des pratiques dâĂ©levage non rĂ©glementĂ©es favoriseraient la circulation dâun virus comme le H5N1 parmi les populations animales â augmentant les chances de mutation dâune souche susceptible de provoquer une pandĂ©mie. Pour se propager rapidement, il suffit que la maladie apparaisse dans des rĂ©gions Ă forte densitĂ© humaine. Dans un tel scĂ©nario, la maladie tarderait Ă ĂȘtre identifiĂ©e et le pays dâorigine ne disposait pas des moyens adĂ©quats pour la dĂ©tecter. Il faudrait des semaines pour que les laboratoires fournissent des rĂ©sultats dĂ©finitifs confirmant lâexistence dâune maladie risquant de muter en pandĂ©mie. Entre-temps, des foyers se dĂ©clareraient dans des villes du Sud-Est asiatique. En dĂ©pit de restrictions limitant les dĂ©placements internationaux, des voyageurs prĂ©sentant peu ou pas de symptĂŽmes pourraient transporter le virus sur les autres continents. Les malades seraient de plus en plus nombreux, de nouveaux cas apparaissant tous les mois. Lâabsence dâun vaccin efficace ou dâimmunitĂ© dans le reste du monde exposerait les populations Ă la contagion1. Dans le pire des cas, ce sont de dix Ă plusieurs centaines de millions dâOccidentaux qui contracteraient la maladie, et les morts se compteraient par dizaines de millions2. Dans le reste du monde, la dĂ©gradation des infrastructures vitales et les pertes Ă©conomiques Ă lâĂ©chelle mondiale entraĂźneraient lâinfection dâun tiers de la population du globe et la mort de centaines de millions dâĂȘtres humains. *Source Le nouveau rapport de la CIA â Comment sera le monde en 2025? Ed. Robert Laffont, 2009