Lettresd’un voyageur. En 1834, George Sand entame un pĂ©riple de trois ans Ă  travers l’Italie, la France et la Suisse. De la correspondance qu’elle entretient alors avec ses proches – Alfred de Musset, Franz Liszt, Rollinat – naĂźtront les Lettres d’un voyageur. De «Venise la rouge», avec son petit peuple, Ă  la vallĂ©e de . Accueil Galerie Galerie George Sand Galerie Nohant autrefois Galerie Nohant Galerie Nohant intĂ©rieur Mes livres George Sand Maurice Sand Aurore Sand Autres auteurs Mes thĂšmes Archives Archives manuscrites Coupures de journaux Coupures de journaux part2 Catalogues d’exposition Contact et liens Mes thĂšmes Archives Archives manuscrites Coupures de journaux Coupures de journaux part2 Catalogues d’exposition Contact et liens Mondialementconnue, l’ancienne pensionnaire du domaine de Nohant-Vic vouait un attachement profond Ă  la rĂ©gion qui l’a vue grandir. Ce qui lui a GEORGE SANDLettres retrouvĂ©esÉDITION ÉTABLIE, ANNOTÉE ET PRÉSENTÉE PAR THIERRY BODIN Gallimard – NRF, Paris, 2004, 498 p., 21 €. Lettres retrouvĂ©es rassemble quatre cent cinquante huit lettres inĂ©dites de George Sand, de 1825 c’est une jeune femme de vingt et un ans qui Ă©crit Ă  sa mĂšre jusqu’en 1876, quelques mois avant sa mort. À cĂŽtĂ© d’inconnus, d’éditeurs ou directeurs de revues, d’écrivains, de comĂ©diens et directeurs de théùtre, d’amis et familiers ou de parents, on trouve bien des noms illustres, comme Liszt, Marie Dorval, Heine, Ledru-Rollin, Delacroix, Custine, Lamartine, EugĂšne Sue, les Dumas pĂšre et fils, Louis Blanc. Tourgueniev, Marie d’Agoult, etc., mais aussi sa mĂšre, sa fille Solange, son compagnon Manceau ou son amie la cantatrice Pauline Viardot, Ă  qui elle explique longuement sa rupture avec Chopin. C’est un portrait attachant de George Sand qui se dessine Ă  travers ces lettres de toute une vie, depuis la jeune femme en butte aux rumeurs des bourgeois de La ChĂątre et la romanciĂšre dĂ©butante, jusqu’à l’écrivain illustre qui, Ă  la fin de sa vie, prĂ©pare l’édition de ses Ɠuvres complĂštes. On l’aura vue entre-temps gĂ©rer la maison et la terre de Nohant, planter son jardin, meubler ses divers domiciles, surveiller ses affaires, se passionner pour le théùtre, pour l’éducation du peuple. De nouveaux Ă©lĂ©ments sont donnĂ©s sur sa rupture avec Casimir Dudevant, son mari, sur ses liaisons avec Sandeau, MĂ©rimĂ©e, Musset, Chopin dont on lira une lettre inĂ©dite au retour de Majorque, sur ses relations difficiles avec sa fille, mais aussi son attachement Ă  sa famille et Ă  ses chĂšres petites-filles. Ces Lettres retrouvĂ©es sont autant de nouvelles touches qui apportent leur tribut Ă  la connaissance de la personnalitĂ© riche et complexe de George Sand.
UnepiĂšce de GĂ©rard Savoisien. George Sand et Marie Caillaud. Deux femmes, deux destins, un mĂȘme combat pour la libertĂ©. Lorsque, Ă  onze ans, Marie Caillaud entre Ă  Nohant au service de George Sand, elle ne sait pas encore qu’on l’appellera Marie des Poules, la servante qui va chercher les Ɠufs au poulailler. Elle ne sait pas non plus qu’elle y apprendra Ă  lire, Ă  Ă©crire, Ă 
Le fonds George Sand de la BibliothĂšque historique tire son origine de dons et d’achats auprĂšs de la petite-fille de l’écrivain, Aurore Sand, en 1953 et 1955 et de dĂ©pĂŽts de l’État ; il est enrichi rĂ©guliĂšrement par des acquisitions en ventes publiques ou auprĂšs de libraires. Des lettres de George Sand En complĂ©ment de la trĂšs volumineuse correspondance dĂ©jĂ  conservĂ©e par la BibliothĂšque historique, trois lettres de George Sand ont Ă©tĂ© acquises en 2021 en raison de l’intĂ©rĂȘt particulier qu’elles pouvaient reprĂ©senter pour nos collections. En cette annĂ©e du bicentenaire de la naissance de Gustave Flaubert, deux lettres de George Sand Ă  Flaubert ont Ă©tĂ© acquises, l’une datĂ©e du 17 janvier 1869 Sand-NA-0297, et la seconde du 18 janvier 1873 Sand-NA-0296. La BibliothĂšque possĂ©dait jusque-lĂ  seulement quatre lettres de Sand Ă  Flaubert, alors que deux cent quatre de ses lettres sont recensĂ©es dans l’édition Ă©lectronique de la correspondance de Flaubert Ă©tablie par l’universitĂ© de Rouen. On retrouve dans les deux lettres acquises toute l’amitiĂ©, la complicitĂ© et l’humour qui imprĂ©gnaient leurs Ă©changes. Lettre de Georges Sand Ă  Gustave Flaubert, 17 janvier 1869, BibliothĂšque historique de la Ville de Paris Sand-Na-297Lettre de Georges Sand Ă  Gustave Flaubert, 18 janvier 1873, BibliothĂšque historique de la Ville de Paris Sand-Na-296 Dans sa lettre de janvier 1869, Sand mĂȘle des nouvelles de la vie quotidienne Ă  Nohant, des marques de son affection complice, lui assurant ne point passer de jour sans penser Ă  l’autre vieux troubadour, confinĂ© dans sa solitude en artiste enragĂ© », Ă  des informations sur l’avancĂ©e de ses propres travaux littĂ©raires. La lettre du 18 janvier 1873 les retrouve quatre ans plus tard toujours aussi proches, insistant pour que son vieux chĂ©ri troubadour », qu’elle juge trop seul », vienne s’égayer Ă  Nohant auprĂšs d’elle et de son fils Maurice. La troisiĂšme lettre acquise, adressĂ©e par George Sand Ă  Alexandre Dumas fils, datĂ©e du 14 aoĂ»t 1851 Sand-NA-299, vient en pendant de la seule lettre de ce dernier Ă  Sand dĂ©jĂ  conservĂ©e Ă  la BibliothĂšque historique, et en complĂ©ment des lettres adressĂ©es par le jeune auteur dramatique Ă  Maurice et Lina, ainsi que de la correspondance entre son pĂšre et George Sand, dĂ©jĂ  prĂ©sentes Ă  la BibliothĂšque. L’auteur de La dame aux camĂ©lias, alors en pleine rĂ©pĂ©tition de sa piĂšce, ne pourra se rendre Ă  son invitation Ă  venir “à la campagne oĂč l’on se parle mieux en un jour qu’à Paris en un an”, et sera sensible Ă  la bienveillance qu’elle lui tĂ©moigne Ă  propos de son roman Les revenants qu’elle lit alors en feuilleton. George Sand et le théùtre On connait la passion de George Sand pour le théùtre, son Ă©criture comme sa pratique, qu’elle partageait avec son compagnon Alexandre Manceau et son fils Maurice. Elle fit construire Ă  Nohant un théùtre oĂč expĂ©rimenter ses piĂšces avant de les proposer Ă  la scĂšne parisienne, et l’activitĂ© théùtrale restera un fondement de toute la vie sociale et familiale Ă  Nohant, indĂ©pendamment de ses succĂšs et de ses Ă©checs parisiens. Le fonds Sand de la BibliothĂšque historique comprend plus d’une quarantaine de textes dramatiques, et s’est enrichi en 2021 de deux manuscrits de piĂšces reprĂ©sentatives des deux versants de son Ɠuvre théùtrale. En 1864, Sand entreprend d’adapter pour la scĂšne son roman Mont-revĂȘche, publiĂ© en 1853. L’ouvrage connait de nombreuses pĂ©ripĂ©ties caractĂ©ristiques du sort mouvementĂ© du “théùtre des romanciers” de son temps – lectures pour diffĂ©rents théùtres, refus, réécriture, intervention de collaborateurs – et ne sera finalement jamais reprĂ©sentĂ©e. Les 400 feuillets du manuscrit autographe permettent de dĂ©couvrir les quatre actes de la piĂšce, certains en deux versions, avec des titres et corrections de la main de Maurice Sand, dont on ignore l’ampleur de la collaboration Sand-NA-300. Manuscrit autographe de la piĂšce Mont-RevĂȘche par Georges Sand, BibliothĂšque historique de la Ville de Paris Sand-NA-300 Le manuscrit acquis en juin 2021 Ă  la vente de la bibliothĂšque théùtrale du comte Emmanuel d’AndrĂ© fait dĂ©couvrir une piĂšce en trois actes, Les chevaliers du soleil, Ă©crite en 1857, inspirĂ©e d’un roman d’Alexandre Dumas pĂšre publiĂ© cette annĂ©e-lĂ , Les compagnons de Jehu. Ce manuscrit de 62 feuillets, entiĂšrement de la main de George Sand, comprend de nombreuses ratures et coupures qui semblent indiquer que la piĂšce a bien Ă©tĂ© jouĂ©e sur la scĂšne de Nohant, ce que corrobore la distribution en tĂȘte du manuscrit. On y retrouve, parmi les noms des acteurs, ceux d’Alexandre Manceau, de Maurice Sand, de l’actrice Marie Lambert, mais aussi de domestiques et d’ouvriers qui, comme Marie Caillaud – dite “Marie des Poules” –, participaient rĂ©guliĂšrement au théùtre de sociĂ©tĂ© de Nohant, lieu utopique d’abolition Ă©phĂ©mĂšre de leur condition domestique Sand-NA-0306. Ces acquisitions sustentent la vitalitĂ© des Ă©tudes sandiennes actuelles, en France comme outre-Atlantique, et en particulier les projets en cours d’éditions des piĂšces retrouvĂ©es de sa correspondance et du théùtre de Nohant.

GeorgeSand ouvre sa maison aux crĂ©ateurs, organisant la vie Ă  Nohant en fonction de leurs besoins, crĂ©ant une atmosphĂšre de vie collective et cependant libre qui enrichit le travail de chacun. Le salon raisonne encore des discussions, lectures Ă  voix haute et musique des artistes, hommes de lettres, hommes politiques, gens de théùtre qui s’y sont rĂ©unis : Franz Liszt, Marie

Archives On dit que les femmes ne s'aiment pas. En voici deux pourtant, et des plus grandes, qui ont soutenu pendant vingt-cinq ans une amitiĂ© profonde et chaleureuse que la mort seule a rompue George Sand et Pauline Viardot. La correspondance abondante qui en est le tĂ©moin Ă©tait restĂ©e jusqu'alors InĂ©dite. Mme Marix-Spire, bibliothĂ©caire Ă  la Sorbonne, vient d'en prĂ©senter une partie dans une thĂšse complĂ©mentaire de doctorat d'État, Ă  cĂŽtĂ© d'une trĂšs importante Ă©tude sur George Sand et la musique, objet de sa thĂšse principale. Les lettres qu'elle nous apporte s'Ă©chelonnent entre les annĂ©es 1839 et 1849. C'est dire qu'elles recouvrent une pĂ©riode capitale de l'histoire de George Sand - sa liaison et sa rupture avec Chopin - et de l'histoire tout court, la RĂ©volution de 1848, oĂč la dame de Nohant prit la part que l'on sait. Elles redonnent vie aussi Ă  une femme d'Ă©lite, Pauline Viardot, qui fut, aux dires de ses contemporains les plus qualifiĂ©s, la premiĂšre cantatrice du Viardot - Mlle Garcia avant son mariage en 1840 avec Louis Viardot, alors directeur du Théùtre Italien, Journaliste et homme de gauche - n'eut pas la chance de sa sƓur, la Malibran. Elle ne fut louĂ©e qu'en prose, et son souvenir s'en est ressenti. Elle triompha pourtant de 1839 Ă  1860 sur toutes les scĂšnes d'Europe, et si l'OpĂ©ra de Paris ne s'ouvrit que tardivement Ă  elle ce fut en raison d'Intrigues oĂč les rivalitĂ©s de coulisses se mĂȘlĂšrent Ă  celles de la Sand la rencontra dĂšs ses dĂ©buts aux Italiens, en 1839. Elle fut aussitĂŽt fascinĂ©e par la richesse et l'Ă©lĂ©vation de cette nature. Tous les dons, Pauline les avait la musique, la voix, le dessin, et ceux du cƓur par surcroĂźt. De dix-sept ans plus jeune, elle rĂ©pondit Ă  l'Ă©lan de George avec la mĂȘme ferveur, trouvant en elle un appui sĂ»r pour sa carriĂšre d'artiste et une tendresse maternelle oĂč rĂ©chauffer son Ăąme. Pour George elle incarna la prĂȘtresse de... Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s 1er dĂ©cembre 1847. Ma Pauline chĂ©rie, votre lettre m'a fait grand bien, d'autant plus de bien que depuis le dĂ©part de la mienne un nouveau propos Ă©tait encore venu m'affliger. Il n'y Ă©tait point question de vous cette fois, il est vrai, mais de Louis 1. On me disait qu'il avait hautement pris le parti de ma victime de gendre, et qu'il le plaignait d'avoir Ă©tĂ© trompĂ©. Or trompĂ©, dans l'opinion et le dire de M. ClĂ©singer, c'est d'avoir reçu en dot de sa femme la moitiĂ© seulement de ma fortune. Il comptait que je lui donnerais le tout, que je ruinerais Maurice 2 et moi pour payer des dettes, et me trouvant indocile Ă  cet heureux projet il imagine les mensonges les plus absurdes sur ma situation, mon entourage, l'emploi de mes deniers ; ce serait trop long et trop rĂ©voltant de vous dire tout ce qu'il dit sur mon compte, de concert avec ma pauvre fille. [...] Les combattre, les rĂ©duire au silence me serait trop facile mais il faudrait pour cela les perdre, et vous comprenez qu'on ne se venge pas de sa fille. D'ailleurs mon Ăąme ne sait que souffrir, et si elle est de force Ă  combattre de mauvaises idĂ©es et de mauvais sentiments elle n'en a point pour faire la guerre Ă  des individus quelconques. Votre lettre me dĂ©livre de mes grosses douleurs, vous m'aimez, vous croyez en moi, cela me suffit. Je m'habituerai Ă  l'idĂ©e d'avoir perdu d'autres affections sur lesquelles j'avais bien plus le droit de compter. Celle de Chopin, dont j'ai Ă©tĂ© la garde-malade pendant neuf ans, aurait dĂ» ĂȘtre Ă  l'Ă©preuve du boulet. J'aurais commis des fautes, des crimes, Chopin n'aurait pas dĂ» y croire, il n'aurait pas dĂ» les voir. Il y a un certain point de respect et de gratitude, oĂč nous n'avons plus le droit d'examiner des ĂȘtres qui nous deviennent sacrĂ©s. Eh bien ! Chopin, loin de garder cette religion, l'a perdue et profanĂ©e. Il m'a rĂȘvĂ© et inventĂ© des torts dont je n'ai mĂȘme pas eu la pensĂ©e et que je ne pourrais pas avoir toute conscience mise Ă  part parce qu'ils ne sont pas dans ma nature. Ne croyez pas que je le juge sur des on-dit. Ce serait bien lĂ©ger Ă  mon Ăąge de juger ainsi, et quand je me sens Ă©branlĂ©e par des propos affligeants j'ai l'habitude d'aller droit au fait, d'en demander l'explication, et de m'en rapporter Ă  la parole des gens que j'estime. C'est directement, c'est dans des rapports officiels de Chopin Ă  moi que j'ai vu l'influence habile de Solange l'emporter sur ma sincĂ©ritĂ©. Dieu pardonne tout parce qu'il connaĂźt nos entraĂźnements et la faiblesse de notre esprit. Il y a donc une religion Ă©ternellement vraie qui nous commande d'agir avec nos semblables comme Dieu agit avec nous. Je pardonne donc Ă  Chopin du fond de mon cƓur comme je pardonne Ă  Solange, bien plus coupable encore, Ă  mon gendre, fou Ă  lier... Dans l'occasion tous me reviendront et me retrouveront... Il vous reste de cet article Ă  lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă  la fois Ce message s’affichera sur l’autre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce qu’une autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă  la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? 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GeorgeSand Ă©crit cette lettre le 8 mars 1848 Ă  Nohant ; elle l’adresse Ă  son ami Charles Poncy, maçon de Toulon qui publiait des poĂšmes et qu’elle a toujours encouragĂ© dans ce sens. Ils

ï»żPubliĂ© le 21 aoĂ»t 2017 par Jack-Martial Lettre de George Sand Ă  son fils Maurice La vie est une guerre. » Jack-Martial JackmartialAugust 21, 2017 Lettre de George Sand Ă  son fils Maurice " La vie est une guerre. " - Des LettresEn fĂ©vrier 1836, George Sand a 34 ans. À dix ans, alors que les relations entre ses parents se dĂ©litent, son fils Maurice devient pensionnaire au collĂšge Henri IV. Son pĂšre lui impose une Ă©ducation virile. L'enfant est crucifiĂ© par ses camarades qui prĂ©tendent que son pĂšre n'est pas son pĂšre et que sa mĂšre est une

Lettreautographe, non signĂ©e, Ă  son fils Maurice. [Novembre 1843]. Details. SAND, George (1804-1876). Lettre autographe, non signĂ©e, Ă  son fils Maurice. [Novembre 1843]. 4 pages in-12 (205 x 133 mm). Encre brune sur papier au Origines Amantine Aurore Lucile Dupin est nĂ©e le 12e jour de messidor de l’an 12 de la RĂ©publique, soit le 1er Juillet 1804, Ă  Paris. Elle est la fille de Sophie-Victoire Delaborde, une roturiĂšre, nĂ©e en 1773 et de Maurice Dupin, un aristocrate, nĂ© en 1778. Sophie-Victoire Delaborde Maurice Dupin Sophie-Victoire est la fille d’un oiselier parisien. Elle se retrouve orpheline Ă  16 ans et est mĂšre de plusieurs enfants, de pĂšres inconnus, dont Caroline nĂ©e en 1799. Sophie-Victoire se retrouve en Italie aprĂšs avoir suivi un adjudant nommĂ© Collin, et fait la connaissance de Maurice Dupin dont elle devient d’abord la maĂźtresse. Ils ont un fils nĂ© en 1801 et une fille nĂ©e en 1803, tous deux morts en bas Ăąge. Maurice Dupin est officier dans les armĂ©es napolĂ©oniennes. Sa mĂšre, Marie-Aurore de saxe Dupin du Francueil nĂ©e en 1748 est la fille du MarĂ©chal Maurice de saxe, lui- mĂȘme fils naturel du roi de Pologne, Auguste II de Saxe. Maurice a lui aussi un fils qu’il ne reconnaĂźt pas, Hippolyte nĂ© en 1799 avec une lingĂšre, Mlle Chatiron. Ils sont invitĂ©s Ă  vivre dans une petite maison prĂšs du domaine et Marie-Aurore veille au bien-ĂȘtre de l’enfant. Hippolyte sera plus tard, Ă©levĂ© avec Aurore. Deux mondes totalement opposĂ©s s’assemblent. “Le sang des rois se trouva mĂȘlĂ© dans mes veines au sang des pauvres et petits”. George Sand. Ils se marient en toute discrĂ©tion le 5 juin 1804, un mois avant la naissance de Aurore. La mĂšre de Maurice, Marie-Aurore, dĂ©sapprouve cette mĂ©salliance et refuse de rencontrer sa belle-fille et sa petite fille. Maurice Ă©labore un stratagĂšme avec la complicitĂ© de la concierge afin que Marie-Aurore connaisse sa petite-fille. La grand-mĂšre est sous le charme et lui offre une bague. Celle-ci ayant Ă©tĂ© offerte par la belle fille de Louis XV Ă  Marie-Aurore pour son mariage. Marie-Aurore de Saxe Enfance Aurore passe sa petite enfance dans de modestes appartements Ă  Paris avec sa mĂšre, sa demi sƓur Caroline et le fidĂšle Pierrot, ami de sa mĂšre. Son pĂšre, souvent absent, court la France et l’Europe Ă  travers les campagnes de BaviĂšre, de Prusse et de Pologne Ă  la suite des armĂ©es napolĂ©oniennes. DĂ©but 1808, les armĂ©es de NapolĂ©on occupent l’Espagne et Maurice Dupin est un officier en garnison auprĂšs du gĂ©nĂ©ral Murat Ă  Madrid. Sophie-Victoire rejoint son Ă©poux avec sa fille Caroline et leur petite Aurore ĂągĂ©e de 4 ans. Sophie-Victoire est Ă  nouveau enceinte elle a perdu un petit garçon en 1805 et donne naissance Ă  un petit Louis qui naĂźt aveugle et chĂ©tif, en juin. Deux semaines aprĂšs la naissance, la famille quitte l’Espagne, qui s’est soulevĂ©e contre la France, et rejoint le domaine de Nohant, dans le Berry, le 21 juillet de la mĂȘme annĂ©e. Petit secret Le domaine de Nohant est une belle bĂątisse composĂ©es de plusieurs dĂ©pendances et de 240 hectares de bois et de terres cultivables ainsi que des fermes. Il a Ă©tĂ© acquis pendant la RĂ©volution par Marie-Aurore qui voulait se mettre en sĂ©curitĂ©. Nohant Le bonheur de cette famille enfin rassemblĂ©e dans le domaine familial est de courte durĂ©e. Le petit Louis meurt le 8 septembre et Maurice le 16. Celui-ci, cavalier aguerri de 30 ans, fait une chute mortelle Ă  cheval. Les vieilles rancƓurs entre la belle-fille et la belle-mĂšre refont surface. Marie-Aurore n’entend pas cohabiter plus longtemps avec sa belle-fille, mais s’étant fortement attachĂ©e Ă  Aurore, la grand-mĂšre fait une proposition Ă  Sophie-Victoire. Le 3 fĂ©vrier 1809, cinq mois aprĂšs la mort de Maurice, Marie-Aurore donne une rente annuelle en Ă©change de la garde de la petite Aurore. Sophie-Victoire retourne Ă  Paris avec sa fille Caroline. Aurore, ĂągĂ©e de 5 ans est totalement orpheline. Elle ne verra sa mĂšre que quelques semaines en Ă©tĂ© Ă  Nohant et Ă  Paris en hiver. La grand-mĂšre, ĂągĂ©e de 62 ans reporte tout l’amour qu’elle avait pour son fils sur sa petite fille. Elle fait un transfert, jusqu’à appeler Aurore “son fils”. Aurore vit une enfance libre comme les garçons Ă  l’extĂ©rieur de la maison ; elle monte Ă  cheval, joue et se bagarre avec les gamins du village. A l’intĂ©rieur, c’est une jeune fille accomplie qui met des robes et joue au piano. Éducation Le 12 janvier 1818, aprĂšs neuf annĂ©es passĂ©es Ă  Nohant, Marie-Aurore envoie Aurore, ĂągĂ©e de 13 ans, parfaire son Ă©ducation au couvent des dames augustines anglaise. C’est l’une des Ă©coles les plus prestigieuses Ă  Paris. Le 12 avril 1820, aprĂšs 2 annĂ©es, Marie- Aurore y retire sa petite-fille qui nourrit de plus en plus des projets de vie religieuse. Aurore n’a pas encore 16 ans. Et c’est avec regret qu’elle quitte le couvent dans lequel elle avait trouvĂ© des amies, une vie spirituelle, une vie plus semblable aux jeunes filles de son Ăąge. Sa grand-mĂšre Ă©tant trĂšs malade, Aurore retrouve la solitude et le calme pesant de Nohant. Ayant beaucoup de temps libre, elle dĂ©vore la bibliothĂšque ; ce qui lui donnera le fondement de sa connaissance littĂ©raire. Le 26 dĂ©cembre 1821, Marie-Aurore meurt et Aurore, ĂągĂ©e de 17 ans, hĂ©rite de la fortune et du domaine de Nohant. Étant mineure, sa mĂšre revient au domaine et est tutrice des biens de Aurore. Les retrouvailles sont dĂ©cevantes et Aurore songe Ă  se marier pour “ĂȘtre libre”. Aurore Dupin et Casimir Dudevant Épouse En avril 1822, Aurore sĂ©journe au chĂąteau du Plessis-Picard, prĂšs de Melun, chez des amis de sa grand-mĂšre et fait la connaissance du baron François Casimir Dudevant. Il a 27 ans, est mince et Ă©lĂ©gant, fils d’un colonel Ă  la retraite, baron d’Empire, et d’une servante. Ils se marient 5 mois plus tard, le 17 septembre 1822 Ă  Paris. Le 18 octobre, il dĂ©missionne de son poste de sous-lieutenant pour vivre de ses rentes et s’installent tous deux Ă  Nohant Ă  la fin du mois. Mais François Casimir est un mari infidĂšle et ennuyeux, qui adore chasser et n’a aucun goĂ»t pour la lecture ou la littĂ©rature. Il voyage, s’arrange pour ĂȘtre Ă  Paris quand Aurore est Ă  Nohant et Ă  Nohant quand Aurore est Ă  Paris. Pendant que Monsieur gĂšre le domaine, Aurore joue Ă  l’épouse et la mĂšre dĂ©vouĂ©e. De leur union naĂźt Maurice le 30 juin 1823 et Solange le 13 septembre 1828. MariĂ©e depuis prĂšs de dix ans, Aurore veut conquĂ©rir Paris et diriger sa vie. Ne supportant plus les Ă©tats d’ñme de sa femme, Casimir laisse son Ă©pouse partir “seule” quelques mois par an, tout en gardant les enfants de 8 et 3 ans et en plus, lui envoie de l’argent tous les mois. Maurice et Solange Dudevant Statut À l’époque, nous sommes sous le Code de NapolĂ©on promulguĂ© en 1804 oĂč la femme appartient Ă  l’homme. Les femmes sont considĂ©rĂ©es comme mineures toute leur vie. Elles sont d’abord sous la tutelle de leur pĂšre puis de leur mari. Le mariage et la famille sont le centre de leur vie. AprĂšs la RĂ©volution les femmes sont plus nombreuses Ă  publier. Dans le domaine du roman sentimental, leur nombre a doublĂ© Ă  20% des auteurs publiĂ©s. Contexte politique sous la fin de la Restauration 1814-1824 En fĂ©vrier 1830, le roi Charles X, frĂšre de Louis XVI, fait le choix du fĂ©odalisme contre le progrĂšs de la “rĂ©volution” avec l’appui du clergĂ©. Aux quatre ordonnances du 25 Juillet suspension de la libertĂ© de la presse, dissolution de la Chambre des dĂ©putĂ©s en mai, modification de la Charte constitutionnelle sur le plan Ă©lectoral notamment et la nomination de conseillers d’État au profit d’ultras notoires les Parisiens rĂ©pondent par les Trois Glorieuses 27, 28 et 29 Juillet. Le 27, les ouvriers, Ă©tudiants et journalistes dressent les barricades ; le 28, tout l’Est de Paris qui abrite les quartiers populaires est mobilisĂ© et se rĂ©vĂšle imprenable 25000 soldats de l’armĂ©e royale sont tuĂ©s et la Garde Nationale rallie les insurgĂ©s ; le 29, le Palais-Bourbon, le Louvre ainsi que les Tuileries sont investis par le peuple de Paris. Charles X retire ses ordonnances mais il est trop tard, le peuple est victorieux. Les Trois Glorieuses La Monarchie de Juillet 1830-1848 C’est ainsi qu’avec l’aide de dĂ©putĂ©s parisiens, que le cousin de la famille royale, le duc d’OrlĂ©ans, accĂšde au pouvoir et devient roi des Français sous le nom de Louis-Philippe Ier. Charles X et sa famille s’exilent en Autriche oĂč le dernier Bourbon mourra le 6 novembre 1836 Ă  79 ans. Jules Sandeau Le 4 janvier 1831, Ă  27 ans Aurore s’installe Ă  Paris avec son amant, Jules Sandeau, rencontrĂ© pendant l’étĂ© 1830 chez ses amis Duvernet, originaire lui aussi de Berry. Ils y retrouvent une petite sociĂ©tĂ© de jeunes berrichons, fĂ©rus de littĂ©rature romantique. Sandeau est le point de dĂ©part d’un affranchissement affectif et social. Aurore est petite, elle mesure 1,56m, a des yeux noirs, n’est pas particuliĂšrement belle mais a beaucoup de charme. Jules est de sept ans son cadet, frĂȘle, blond et a l’ambition d’ĂȘtre Ă©crivain. Il deviendra d’ailleurs le premier romancier Ă  entrer Ă  l’acadĂ©mie française en 1858. Il est l’auteur d’une cinquantaine de romans et de piĂšces de théùtre. Aurore a un ami du Berry qui se nomme Henri de Latouche, cousin des Duvernet, qui est directeur du Figaro. C’est un journal littĂ©raire, poĂ©tique et satirique. Elle y Ă©crit des petits sujets sans signer et commence Ă  gagner son argent, puis avec jules, elle Ă©crit des nouvelles qui apparaissent et dans le Figaro et dans La Mode et le Revue de Paris. L’écrivaine est nĂ©e Aurore et Sandeau Ă©crivent un roman Ă  quatre mains Rose et Blanche ou la comĂ©dienne et la religieuse, signĂ© Il raconte l’histoire de deux jeunes femmes aux destins totalement diffĂ©rents mais finalement liĂ©s tragiquement par deux hommes. Il est publiĂ© en dĂ©cembre 1831. C’est un succĂšs. Aurore dĂ©cide de se lancer seule dans la littĂ©rature et se choisit un pseudonyme George, prĂ©nom berrichon. Ce sera donc George Sand. Sandeau Petit secret d’autres femmes romanciĂšres ont pris des pseudonymes masculins comme Marie d’Agoult, compagne de Franz Liszt, signĂ©e Daniel Stern ou encore Delphine de Girardin signĂ©e Charles de Launay. Toujours Ă  courir dans tous Paris, avec ses amis artistes, pour aller au musĂ©e, au théùtre
 Sand se dĂ©place difficilement avec ses robes longues et amples. Ayant obtenu une permission de travestissement de la prĂ©fecture de police, elle les Ă©change donc contre des costumes masculins ; redingotes noires et gilets en satin. Ce qui est une transgression pour l’époque ! En amour, Sand se comporte aussi comme un homme. Elle conquit et rompt Ă  sa guise. AprĂšs trois ans Ă  Paris, George est devenue cĂ©lĂšbre, a gagnĂ© son autonomie et une des premiĂšres places de la littĂ©rature de son temps. “
sur le pavĂ© de Paris, j’étais comme un bateau sur la glace. Les fines chaussures craquaient en deux jours
je ne savais pas relever ma robe, j’étais crottĂ©e, fatiguĂ©e, enrhumĂ©e, et je voyais chaussures et vĂȘtements, sans compter les petits chapeaux de velours, arrosĂ©s par les gouttiĂšres, s’en aller en ruine avec une rapiditĂ© effrayante
” George Sand. Elle retourne Ă  Nohant en 1831 pour y retrouver ses enfants et Ă©crire son premier roman Indiana dont Sandeau, par modestie, a refusĂ© la paternitĂ© du livre auquel il Ă©tait Ă©tranger. Le roman est donc signĂ© George Sand. PubliĂ© en 1832, il dĂ©nonce les conditions de peu enviables des femmes en France Ă  cette Ă©poque. Elle y revendique la libertĂ© de la femme et le choix de l’homme avec qui vivre. Le roman provoque admiration et scandale. Sand devient la nouvelle coqueluche du milieu artistique et la protĂ©gĂ©e de HonorĂ© de Balzac. En dĂ©cembre de la mĂȘme annĂ©e, elle publie Valentine, ce qui accroĂźt sa notoriĂ©tĂ©. “Qu’adviendrait-il du monde si toutes les femmes ressemblaient Ă  George Sand”. HonorĂ© de Balzac. En mars 1833, Sand rompt dĂ©finitivement avec Sandeau pour incompatibilitĂ© d’humeur. Il est paresseux et nonchalant mais Sand ne se laisse pas abattre et fait trĂšs vite une nouvelle rencontre. Alfred Musset En juin 1833, le directeur de la revue des deux mondes, François Buloz, rĂ©unit les deux nouvelles stars de la littĂ©rature du moment lors d’une soirĂ©e Ă  Paris. Sand a publiĂ© LĂ©lia oĂč l’hĂ©roĂŻne pousse un jeune poĂšte Ă  l’athĂ©isme et au suicide. Le public est choquĂ©. De six ans son cadet, le vicomte a publiĂ© en 1829 Les Contes d’Espagne et d’Italie qui ont assurĂ© sa rĂ©putation de dandy inspirĂ©. Musset voit Sand comme une femme et comme un compagnon de littĂ©rature. Grand, beau, bond aux yeux bleus mais instable, parfois violent, talentueux poĂšte, victime de crises dĂ©lirantes accentuĂ©es par l’alcool ; lors d’une promenade dans la forĂȘt de Fontainebleau, Musset est victime d’une crise d’hallucination oĂč il croit voir un spectre de lui qui le regarde. En dĂ©cembre 1833, ils partent pour en Italie ; Ă  Florence puis Ă  Venise. Mais Sand tombe malade. Les coliques et vomissements ont eu raison de leur idylle. Musset sort dans les cafĂ©s et couche avec des prostituĂ©es. Quelques jours plus tard, alors que Sand guĂ©rit c’est au tour de Musset d’ĂȘtre malade. Sans doute la fiĂšvre typhoĂŻde. Sand fait appelle Ă  un jeune mĂ©decin vĂ©nitien de 26 ans, Pietro Paggiello qui devient vite son amant. Musset guĂ©ri, comprend vite qu’il est cocu et repart seul en mars 1834. Sand reste jusqu’en juillet mais en mal de ses enfants, dĂ©cide de retourner Ă  Paris en prenant dans ses bagages, le jeune Pietro. Sand et Musset Le retour Ă  la rĂ©alitĂ© est brutal ; le beau mĂ©decin “fait partie du folklore italien” ce qui ne colle absolument pas avec le cadre de vie de Sand. Elle l’abandonne Ă  Paris et part Ă  Nohant. N’ayant pas perdu le contact, Musset et Sand se remettent ensemble en automne 1834, puis se sĂ©parent Ă  nouveau en novembre. DĂ©sespĂ©rĂ©e, George se coupe les cheveux. Son ami Delacroix “le fameux barbouilleur” comme le nomme Sand, immortalise son portrait. Ils se rĂ©concilient en janvier mais la jalousie de Musset et l’instabilitĂ© affective de George auront raison de leur histoire. Ils se sĂ©parent dĂ©finitivement en mars 1835. Alfred publiera leur histoire en 1836. “On peut avoir le dernier mot avec une femme, Ă  condition que le mot soit soit OUI”. Alfred de Musset. Frantz Litz, compositeur hongrois et pianiste et l’un des meilleurs amis de Sand la rĂ©conforte aprĂšs sa rupture. GrĂące Ă  lui, elle dĂ©couvre le rĂ©cital. Pour Sand, l’art absolu c’est la musique. “Si j’avais eu une bonne Ă©ducation musicale, j’aurais voulu ĂȘtre compositrice et c’est lĂ  avec la musique que j’aurais pu rendre au plus juste mon Ă©tat d’esprit”. George Sand. Le divorce Octobre 1835, la sĂ©paration judiciaire avec Casimir Dudevant est affirmĂ©e. Sous le Code NapolĂ©onien, les procĂ©dures sont longues, compliquĂ©es et les prĂ©jugĂ©s dommageables pour les femmes infidĂšles mĂȘme si les maris le sont aussi. Sand vit donc une vie rangĂ©e afin de montrer patte blanche et est dĂ©fendue par Louis Michel qui sera son amant pendant 2 ans et aura une influence intellectuelle sur George. Le 16 fĂ©vrier 1836, le divorce est enfin prononcĂ©. Sand recouvre ses biens et obtient la garde de ses enfants. Politique Le 28 juillet 1835, Ă  l’occasion du 5e anniversaire de la rĂ©volution de Juillet, le roi Louis-Philippe passe en revue la Garde Nationale. Il Ă©chappe de peu Ă  un attentat mais l’explosion fait 18 victimes. Thiers, ministres de l’IntĂ©rieur profite de l’occasion pour faire voter des lois rĂ©pressives il rĂ©organise des cours d’assises pour le jugement des actes de rĂ©bellion et interdit toute contestation des principes du rĂ©gime. Cette censure entraĂźne la disparition de trente journaux rĂ©publicains. Romans En juillet 1836, George publie Simon ; roman sur la justice sociale, les conditions de vie modestes, la libertĂ© et l’égalitĂ© des sexes et classes. AoĂ»t 1837, elle publie Mauprat qui est un roman d’amour et d’éducation sur une histoire de famille Ă  l’aube de la RĂ©volution française. Hiver 1837, elle Ă©crit plusieurs lettres sur la condition fĂ©minine dans “Le Monde”. En 1838, elle publie Les Lettres Ă  Marcie qui sont un recueil sur la place de la femme au XIXe siĂšcle. 1837/1838, elle publie La DerniĂšre Aldini qui et un roman qui raconte l’histoire d’un chanteur italien qui connaĂźt une ascension sociale et des passions amoureuses et Les MaĂźtres mosaĂŻstes lui aussi marquĂ© par le souvenir de l’Italie. FrĂ©dĂ©ric Chopin NĂ© en 1810 dans un village prĂšs de Varsovie, d’un pĂšre français et d’une mĂšre polonaise. Il a 26 ans, l’élĂ©gance d’un dandy, les yeux bleus mais est de santĂ© fragile. Il donne trĂšs peu de concerts et joue devant un cercle choisi. Le 8 mai 1838, ils se rencontrent lors d’un rĂ©cital qu’il joue chez Adolphe Custine. Sand, 32 ans, est sĂ©duite, lui non, mĂ©fiant de sa rĂ©putation. Mais dĂšs juin, ils ne se quittent plus. À la fin de l’étĂ© 1838, Chopin manifeste des problĂšmes pulmonaires ; le couple prĂ©pare leur voyage pour Palma, Ăźle au large de Barcelone, s’y installent le 8 novembre avec les 2 enfants de Sand, puis s’établissent Ă  Valldemosa, en pleine montagne, Ă  la mi-dĂ©cembre dans l’intention d’y rester jusqu’au printemps. Malheureusement, le voyage tourne court. Les mƓurs de Sand et la piĂ©tĂ© de la population ne font pas bon mĂ©nage et les problĂšmes de santĂ© de Chopin s’aggravent en raison d’un climat trop froid et humide. Il crache du sang. Ils repartent Ă  la fin de fĂ©vrier 1839 Ă  Marseille afin de soigner Chopin, puis au bout de 4 mois de convalescence, il regagnent Nohant. La vie s’organise autour de Chopin ; l’hiver Ă  Paris et l’automne Ă  Nohant oĂč les enfants les rejoignent. Maurice est Ă©lĂšve dans l’atelier du peintre EugĂšne Delacroix et Solange est placĂ©e dans une pension non religieuse. Avril 1840, Sand se lance dans une nouvelle activitĂ© le théùtre. Cosima ou la haine dans l’amour. Mais cette piĂšce est un Ă©chec et Sand ne retentera l’expĂ©rience que 9 annĂ©es plus tard. Sand engagĂ©e George est sensible Ă  la misĂšre. Dans les annĂ©es 1840, la rĂ©volution industrielle est nĂ©e ; la France devient ouvriĂšre et les patrons ont le pouvoir absolu. Louis-Philippe qui est au pouvoir depuis 1830, est clairement du cĂŽtĂ© des riches, des compagnies miniĂšres et ferroviaires, et mĂšne une politique de rĂ©pression lorsque le peuple se rĂ©volte. La poĂ©sie populaire a Ă©tĂ© encouragĂ©e par la crĂ©ation de journaux tels que “La Ruche”, “L’Union” ou encore “L’Atelier”. Des hommes et des femmes d’origine modeste y publient leurs poĂšmes et sollicitent le parrainage d’hommes de lettres. Sand admire les poĂšmes de Charles Poncy, maçon toulonnais avec qui elle restera liĂ©e toute sa vie. Avec Agricol Perdiguier, menuisier avignonais, auteur du Livre du compagnonnage publiĂ© en 1839, elle apprend le fonctionnement du compagnonnage, son histoire et ses traditions. Elle s’en inspire pour Compagnon du tour de France qui paraĂźt en dĂ©cembre 1840. Le roman est mal accueilli par les libĂ©raux et bonapartistes. En 1841, avec ses amis Pierre Leroux et Louis Viardot, Sand crĂ©e la “Revue IndĂ©pendante”, aprĂšs avoir rompu son contrat avec “La Revue”, dirigĂ©e par Louis Buloz, qui publie aussi bien des poĂšmes Ă©crits par les ouvriers mais aussi aussi des articles de politique Ă©trangĂšre. C’est un franc succĂšs ! En Juillet 1843, une affaire marque son entrĂ©e dans la vie politique. Une idiote de 15 ans a Ă©tĂ© abandonnĂ©e dans la campagne par des religieuses de la ChĂątre et cette derniĂšre fut retrouvĂ©e enceinte. Sand proteste dans son journal mais le procureur du roi Ă  la ChĂątre lĂšve toute sanction contre l’établissement. La mĂȘme annĂ©e, Sand publie Consuelo ; roman relatant de l’ascension sociale d’une bohĂ©mienne vivant un amour Ă©phĂ©mĂšre avec un comte. À l’automne 1843, le couple s’installe au square d’OrlĂ©ans oĂč les enfants ont leur place. Trois annĂ©es se passent ainsi. La mĂȘme annĂ©e, Pierre-Jules Hetzel, sorte d’agent littĂ©raire de Sand en plus d’ĂȘtre un ami proche, devient Ă©diteur et conseiller de Sand dans la nĂ©gociation de ses contrats avec les directeurs des journaux et revues. En 1844, Sand publie Jeanne tirĂ©e de cette histoire. La mĂȘme annĂ©e, Sand dĂ©cide de crĂ©er son propre journal “L’Éclaireur” qui couvre les dĂ©partements de l’Indre, du Cher et de la Creuse. Sand dispose maintenant de deux tribunes de genres trĂšs diffĂ©rents et utilise sa notoriĂ©tĂ© afin d’ĂȘtre l’un des porte-parole les plus actifs et les efficaces de son Ă©poque. Elle y Ă©crit des romans dans lesquelles ses prĂ©occupations politiques se trouvent discutĂ©es par les personnages qu’elle met en scĂšne. En Janvier 1845, Sand publie, dans “La RĂ©forme”, Le Meunier d’Angibault qui dĂ©nonce les prĂ©jugĂ©s liĂ©s au sexe et Ă  la condition sociale. Un nouveau personnage attend son heure Louis-NapolĂ©on Bonaparte, neveu de NapolĂ©on Ier n’a que 6 ans lorsque son oncle vogue vers Sainte HĂ©lĂšne et connaĂźt lui-mĂȘme l’exil en 1815. ÉlevĂ© en Allemagne puis en Suisse dans le culte de son oncle et le dĂ©sir de rendre la prestance perdue aux Bonaparte. Il rejoint l’artillerie suisse en 1830 puis, aprĂšs la mort de son frĂšre aĂźnĂ© NapolĂ©on-Louis en 1831 et celle de l’Aiglon en 1832, Louis-NapolĂ©on Bonaparte devient le seul prĂ©tendant Ă  la couronne. Il tente deux coups de force Ă  Strasbourg en 1836 et Ă  Boulogne en 1840. Le roi Louis-Philippe le fait enfermer au fort de Ham d’oĂč il s’échappera au bout de 6 annĂ©es de captivitĂ©, en 1846. En mai 1846, les tensions entre Sand et Chopin se multiplient. Le 19 mai 1847, Solange se marie avec Auguste ClĂ©singer, un sculpteur. Chopin est rĂ©ticent Ă  propos de cette union et Sand le remet mĂ©chamment Ă  sa place car il ne fait pas partie de la famille. Courant mai, Solange demande de l’argent Ă  sa mĂšre afin d’éponger les dettes de son Ă©poux, une scĂšne Ă©clate et Solange et son mari sont mis Ă  la porte dĂ©finitivement. Chopin prend la dĂ©fense de Solange qu’il affectionne et veut continuer Ă  la voir. Sand ne lui pardonne pas et cet Ă©pisode met fin Ă  leurs 8 annĂ©es de relation. La mĂȘme annĂ©e, Sand publie La Mare au Diable, une intrigue amoureuse, qu’elle dĂ©die Ă  Chopin. En 1847, elle publie Le PĂ©chĂ© de Monsieur Antoine qui ressemble au Meunier d’Angibault puis commence la rĂ©daction de son autobiographie Histoire de ma vie. Auguste ClĂ©singer Solange Dudevant RĂ©volution de 1848 ProvoquĂ©e par une sĂ©rie de facteurs Ă©conomiques et le mĂ©contentement Ă  l’égard du peuple, cette rĂ©volution est souhaitĂ©e par les libĂ©raux, les bonapartistes, les rĂ©publicains et les socialistes. La fusillade du boulevard des Capucines a mis le feu aux poudres. Dans la nuit du 23 au 24 fĂ©vrier 1848, Paris s’est hĂ©rissĂ© de barricades. Au matin, les Ă©meutiers de la veille sont devenus des rĂ©volutionnaires. Louis-Philippe commet l’erreur de confier le commandement des troupes de la capitale Ă  l’impopulaire marĂ©chal Bugeaud dont le nom rime avec rĂ©pression. Quant aux ministres, pour rĂ©tablir l’ordre, ils “inondent” Paris de la Garde Nationale, qui a le plus grand mal Ă  contenir les insurgĂ©s. Ces derniers prennent d’assaut les Tuileries, un poste Ă  l’angle de la place de la Concorde et de l’avenue Gabriel, puis le ChĂąteau d’Eau. Le roi est dĂ©passĂ©, en quelques heures, le pouvoir a basculĂ©. Le roi abdique et fuit en Angleterre. Trois jours avaient portĂ© Louis-Philippe au pouvoir ; trois jours l’en firent glisser Ă  jamais. Seconde RĂ©publique 1848-1852 La RĂ©publique est prononcĂ©e le lendemain et Ă  sa tĂȘte Alphonse de Lamartine qui rĂ©dige une nouvelle Constitution abolition de la peine de mort pour les dĂ©lits politiques, abolition de l’esclavage et de la censure et le suffrage universel est accordĂ© aux hommes. Sand est enchantĂ©e ! Elle publie un conte d’auteur, des brochures pour faire des propositions pratiques sur ce qui doit ĂȘtre changĂ©. En mars 1848, Sand croise Chopin par hasard, dans l’escalier que conduit Ă  chez une amie commune, et apprend par ce dernier que Solange a donnĂ© naissance Ă  une petite Jeanne. Malheureusement le bĂ©bĂ© mourra au bout de quelques jours. Quelques jours plus tard et seulement pour quelques mois, Maurice est Ă©lu maire de Nohant-Vicq et Sand veut que les listes Ă©lectorales de l’Indre pour l’assemblĂ©e nationale comportent au moins un candidat ouvrier et un paysan. Rude besogne. Le paysan bourrichon est mĂ©fiant et le notable n’entend pas partager le pouvoir. Sand publie plusieurs appels au peuple, l’invitant au courage et Ă  la dĂ©termination. Sand fonde un nouveau journal trĂšs Ă  gauche “La cause du peuple” qui commence Ă  paraĂźtre le 9 avril et ne comptera que 3 numĂ©ros. Elle y expose son point de vue sur les Ă©vĂ©nements du moment parfois en se faisant passer pour un homme ou une femme de condition modeste. Sand est considĂ©rĂ©e comme l’égĂ©rie, la muse par les ennemis de la rĂ©volution. Seulement, Ă  peine trois mois plus tard, cette jeune rĂ©publique menĂ©e par des libres pensants, tel que Alphonse de Lamartine, vivant dans le luxe et n’ayant pas les connaissances sur les besoins de la populace française, ne satisfait pas la classe ouvriĂšre qui sombre chaque jour un peu plus dans la misĂšre. Le peuple est en colĂšre et le temps des barricades et un gouvernement rĂ©publicain donnant les pleins pouvoirs Ă  l’armĂ©e. Bilan 15000 morts. Sand est rĂ©voltĂ©e. Le climat politique se dĂ©grade de jour en jour. Le 15 mai, des radicaux pĂ©nĂštrent dans le Palais-Bourbon et les chefs proclament la dissolution de l’AssemblĂ©e Nationale. Le coup d’État avortĂ©, les arrestations se succĂšdent dont les amis de Sand tels que BarbĂšs, Blanqui et Raspail qui sont conduits en prison. Le 23 juin le gouvernement dissout les ateliers nationaux organisation destinĂ©e Ă  fournir du travail aux chĂŽmeurs parisiens aprĂšs la rĂ©volution de fĂ©vrier 1848, la capitale est secouĂ©e par de violentes bagarres de rues. L’état de siĂšge est proclamĂ© et le gĂ©nĂ©ral Cavaignac, ministre de l’IntĂ©rieur, choisit de rĂ©primer avec fermetĂ© l’insurrection. Bilan plus de 5000 morts et des milliers de dĂ©portĂ©s en AlgĂ©rie colonisation du pays pour un certain nombre d’opposants. Sand est accablĂ©e. Cette rĂ©volution aura raison et de “L’Éclaireur” et de la “Revue IndĂ©pendante” qui cesseront de paraĂźtre en Juillet. En mai 1849, Solange met eu monde une deuxiĂšme petite Jeanne. La naissance rapproche Solange de sa mĂšre mais les relations restent tendues. Le 17 octobre 1849, Ă  39 ans, aprĂšs une tournĂ©e de concerts Ă©prouvants, Chopin meurt de la phtisie dont il a souffert toute sa vie. Cette mĂȘme annĂ©e, Sand publie La petite fadette. Petit secret Auguste ClĂ©singer rĂ©alise son masque mortuaire, un moulage de sa main et le monument funĂ©raire au cimetiĂšre du PĂšre-Lachaise. En dĂ©cembre 1849, deux hommes arrivent Ă  Nohant. Hermann MĂŒller Strubing, musicien allemand et ami de Pauline Viardot cantatrice et amie de Sand et Alexandre Manceau, un graveur de 31 ans et ami de Maurice. De 14 ans son cadet, il sera son amant et son secrĂ©taire. Manceau Louis-NapolĂ©on profite de la rĂ©volution de 1848 pour rentrer en France. AprĂšs la chute de Louis-Philippe et l’avĂšnement de la IIe RĂ©publique, la Constitution prĂ©voit l’élection d’un prĂ©sident de la RĂ©publique au suffrage universel. Louis-NapolĂ©on est candidat et organise une propagande efficace ; son programme a de quoi convaincre tous les partisans d’un ordre sans appel ni faiblesse. Avec 5 434 000 voix, soit 72% des suffrages exprimĂ©s, c’est un prince-prĂ©sident qui entre Ă  l’ÉlisĂ©e. Sand voit dans cette Ă©lection la preuve que le temps de d’une rĂ©publique Ă©galitaire et fraternelle n’est pas encore arrivĂ©. En effet, trois annĂ©es de gouvernement difficiles oĂč la libertĂ© d’expression se trouve entravĂ©e. Louis-NapolĂ©on a la ferme intention se rĂ©tablir l’Empire ! DĂšs 1849, Sand redonne place au théùtre. Théùtre de sociĂ©tĂ© ou de marionnettes, mĂšre et fils travaillent ensemble. François le Champi est un succĂšs grĂące au charme et Ă  la simplicitĂ© de la piĂšce. En 1851, Claudie est jouĂ©, c’est un succĂšs, puis Le Mariage de Victorine mais le coup d’État de Louis-NapolĂ©on provoque son interruption. Un premier roman est directement inspirĂ© des activitĂ©s théùtrales de Nohant Le ChĂąteau des DĂ©sertes. Louis-NapolĂ©on met sur pied l’opĂ©ration “Rubicon” le 2 dĂ©cembre 1851, jour de l’anniversaire d’Austerlitz et du sacre. Quelques barricades sont dressĂ©es dans Paris, quelques Ă©meutes Ă©clatent dans les dĂ©partements les plus rĂ©publicains, ce qui entraĂźne une vague d’arrestations, mais l’opĂ©ration rĂ©ussit. La dictature est en place. Louis-NapolĂ©on dissout l’AssemblĂ©e Nationale et appelle les français Ă  approuver une nouvelle Constitution par un plĂ©biscite, qui rĂ©tablira l’Empire vote direct du peuple sur la confiance donnĂ©e Ă  un homme ayant accĂ©dĂ© au pouvoir. DĂšs le Ier janvier 1852, Louis- NapolĂ©on quitte le palais de l’ÉlysĂ©e pour celui des Tuileries. L’Empire est de retour. Sand profite de sa notoriĂ©tĂ© pour demander audience afin de plaider la cause d’amis rĂ©publicains condamnĂ©s Ă  mort, Ă  la prison Ă  vie ou Ă  la dĂ©portation en AlgĂ©rie. Elle reçoit le soutien du comte d’Orsay et du prince JĂ©rĂŽme, cousin de Louis-NapolĂ©on. Son intervention est vue comme une trahison de la part des socialistes et rĂ©publicains. Les accusations se multiplient, les insultes fusent mais sa notoriĂ©tĂ© est intacte ; son lectorat a augmentĂ©. Sand se retire peu Ă  peu de la vie politique. Petit secret frappĂ© par le dĂ©cret de bannissement du 9 janvier 1852 avec 65 dĂ©putĂ©es de l’opposition, Victor Hugo quitte Paris pour Bruxelles puis pour les Ăźles anglo-normandes. Victor Hugo Sand et Hugo ne s’apprĂ©cient pas mais les Ă©vĂ©nements prĂ©cĂ©dents les rapprochent. La rĂ©sistance de Hugo Ă  l’égard de la politique d’un Bonaparte qu’il a d’abord soutenu, le bannissement dont il est l’objet, la publication “d’histoire d’un crime” puis de “NapolĂ©on le Petit” en 1852 suscitent l’intĂ©rĂȘt et la sympathie. À partir de 1855, les deux auteurs entretiennent une relation Ă©pistolaire sans jamais se rencontrer. “Nini”, la petite fille de Sand meurt en 1855 et Victor Hugo est toujours marquĂ© par le dĂ©cĂšs de sa fille LĂ©opoldine en 1843. Devenu NapolĂ©on III, Louis-NapolĂ©on est un empereur avide de gloire militaire mais sous son rĂšgne, la France s’épanouit dans l’ùre industrielle grĂące Ă  la sidĂ©rurgie et l’essor des chemins de fer, et la modernitĂ© avec l’établissement de grandes banques d’affaires telles que Rothschild ou encore Pereire ainsi que des Ă©tablissements de crĂ©dit. Enfin, la production agricole augmente considĂ©rablement pour nourrir convenablement un pays prospĂšre. En 1855, NapolĂ©on III dĂ©cide la tenue Ă  Paris de la premiĂšre exposition universelle des produits agricoles et industriels, ouverte aux productions de toutes les nations ; en parallĂšle se dĂ©roulera une exposition des beaux-arts. Petit secret En 1837, les frĂšres Pereire, des banquiers visionnaires, ont contribuĂ© Ă  crĂ©er la premiĂšre ligne de chemin de fer relient Paris Ă  Saint-Germain et Ă  Versailles. GrĂące aux CrĂ©dit immobilier les frĂšres financent la plupart des rĂ©seaux de chemin de fer, les compagnies de gaz et des omnibus historiquement, un vĂ©hicule Ă  traction hippomobile assurant un service de transport public rĂ©gulier. Le terme a donnĂ© ses dĂ©rivĂ©s autobus et bus Ă  Paris. Entre 1851 et 1855, paraient dans ” l’Illustration”, cinq articles de Sand sur les coutumes du Berry. 1853, Sand publie Mont-RevĂȘche et la filleule qui traitent des relations difficiles entre les gĂ©nĂ©rations. En 1854, Émile Girardin fondateur de la presse en 1836 qui se porte acquĂ©reur des droits de publication d’Histoire de ma vie dans son journal. Du 5 octobre 1854 Ă  juin 1855, 138 feuilletons y sont publiĂ©s. Le succĂšs est Ă©norme. La mĂȘme annĂ©e, Maurice et Sand disposent d’un vrai théùtre et donnent plusieurs piĂšces entre avril et septembre Oswald, Yseult de Vivonne, Elfrida la Juive, Richard XXII, Arthur Ier, L’Auberge du Haricot vert et bien d’autres encore. Les scĂ©narios sont de Maurice et parfois de Sand et les acteurs sont Maurice et EugĂšne Lambertami de Maurice. DĂ©cembre 1854 sonne la sĂ©paration officielle de Solange avec Auguste ClĂ©singer. La mĂ©sentente des Ă©poux durait depuis quelques annĂ©es tout comme la vie “dissolue” de Solange, ce que dĂ©sapprouve Sand. Elle dĂ©cide donc de demander la garde de sa petite-fille. ClĂ©singer, irritĂ© de l’ascendance de sa belle-mĂšre sur sa famille, il fait placer la petite Jeanne dans une pension parisienne en attendant de savoir qui aurait la garde. Quelques jours plus tard, Sand l’obtient mais la petite Jeanne meurt d’une scarlatine mal soignĂ©e dans la nuit du 13 au 14 janvier 1855. Elle n’avait pas encore 6 ans. Le 11 mars 1855, Sand, Manceau et Maurice partent pour l’Italie jusqu’au 29 mai. Vers 1855/56, Alexandre Manceau se voit confier l’administration de Nohant dont il s’acquitte scrupuleusement en plus d’ĂȘtre mĂȘlĂ© aux activitĂ©s du théùtre. L’étĂ© 1857, lors d’une randonnĂ©e, Sand et Manceau dĂ©couvrent la vallĂ©e de la Creuse et arrivent dans le petit village de Gargilesse dont ils tombent amoureux. En mai 1858, Manceau fait l’acquisition d’une petite maison que Sand appelle “Villa Algira” ou “Villa Manceau”. Ils y feront de brefs sĂ©jours rĂ©guliers. Le 10 janvier 1858, aprĂšs plusieurs mois de travaux, le couple s’installe dans leur maison Ă  Gargilesse, dans la Creuse mais Maurice est jaloux de leur relation et Sand se met en quĂȘte de lui trouver une Ă©pouse. En Octobre 1858, sous le titre LĂ©gendes rustiques, Sand publie encore 12 lĂ©gendes berrichonnes parmi lesquelles Les Pierres-Sottes ; Les Laveuses de nuit ; Le Menu de loups ; Le Moine des Etangs-Brisses ; Les Flambettes
. 1859, un deuxiĂšme roman inspirĂ© des activitĂ©s théùtrales voit le jour L’Homme de neige. Il paraĂźt dans “la Revue des Deux Mondes “et signe la rĂ©conciliation entre Sand et le directeur de journal François Buloz. En 1862, Sand publie Tamaris, roman d’amour, inspirĂ© par son premier sĂ©jour dans le midi au printemps 1861. Le 17 mai 1862, Ă  39 ans, Maurice Ă©pouse Lina Calamatta, ĂągĂ©e de 20 ans et fille de son ami, peintre et graveur Luigi Calamatta. “J’épouse Maurice car je ne peux Ă©pouser la mĂšre”. dit Lina. Sand affectionne particuliĂšrement sa belle fille. Le 14 juillet 1863, anniversaire de la prise de la Bastille, le petit Marc-Antoine voit le jour et fait le bonheur de toute la famille. Lina Calamatta En 1863, Les relations entre Maurice et Manceau sont devenues impossibles. En mars 1864, Sand dĂ©cide de s’installer Ă  Palaiseau, en banlieue parisienne, avec Manceau qui prĂ©sente depuis quelques temps les mĂȘmes signes de maladie que Chopin. Le graveur Ă©crira Pendant les quatorze ans que j’ai passĂ©s ici, j’ai plus ri, plus pleurĂ©, plus vĂ©cu que pendant les trente-trois qui les ont prĂ©cĂ©dĂ©s ». En juin, Maurice quitte Nohant pour Guillerny afin de prĂ©senter le petit Marc-Antoine au baron Dudevant mais le bĂ©bĂ© tombe malade et meurt de la dysenterie le 21 juillet 1864. MĂ©daillon contenant les cheveux du petit Marc-Antoine CotĂ© théùtre, en mars 1864, Sand fait l’adaptation de son roman Le Marquis de Villemer, drame sentimental aux accents Ă©galitaires, auquel Alexandre Dumas fils a mis la main la patte. C’est un triomphe ! Courant annĂ©e 1864, la maison de Gargilesse est vendue Ă  Maurice malgrĂ© les tensions avec Manceau alors que les rapports entre Sand et Solange continuent eux aussi Ă  se dĂ©grader. De plus, Solange ne travaille pas et continue de demander de l’argent Ă  sa mĂšre. Lorsque la jeune femme fait part de son projet de s’installer dans le Berry, Sand met son “vĂ©to”. Sa fille, de part son antipathique avec ses amis et de ses idĂ©es totalement opposĂ©es Ă  celles de sa mĂšre, Sand veut s’épargner des disputes avec sa fille et entend garder sa libertĂ© de recevoir ses amis. Solange dĂ©cide de rompre les relations avec sa mĂšre alors que cette derniĂšre lui verse une une pension et ce jusqu’en octobre 1865. Sand, 1864 En 1865, l’état de Manceau continue de se dĂ©grader. Le graveur meurt de la tuberculose Ă  47 ans, le 21 aoĂ»t. Sand perd celui dont elle disait Il est ma force et ma vie ». Par testament, Manceau a dĂ©signĂ© Maurice lĂ©gataire universel. La mĂȘme annĂ©e, Sand publie Confessions d’une jeune fille qui parle de relations familiales difficiles. Sand retourne Ă  Nohant et vend Palaiseau en 1869. 10 janvier 1866, Lina met au monde une petite fille nommĂ©e Aurore. GrĂące Ă  cette naissance, Nohant revient Ă  la vie. La mĂȘme annĂ©e, Sand publie Le Dernier Amour dans la “Revue des Deux Mondes”. 11 mars 1868, une deuxiĂšme petite fille agrandit la famille ; Gabrielle. La mĂȘme annĂ©e, Sand publie Mademoiselle Merquem. Roman parlant d’une jeune fille cultivĂ©e qui marraine une petite communautĂ© utopique. Il offre une vision idĂ©alisĂ©e de la sociĂ©tĂ© et de l’amour. 19 juillet 1870, la France dĂ©clare la guerre Ă  la Prusse ; le 1er septembre dĂ©faite de Sedan. NapolĂ©on III s’est rendu aux Prussiens. Le Second Empire prend fin dans la dĂ©bĂącle. Le 4 septembre, la TroisiĂšme RĂ©publique septembre 1870-juillet 1940 est proclamĂ©e Ă  Paris. Le 28 janvier 1871, c’est l’Armistice. Thiers est le chef du pouvoir exĂ©cutif ; l’Alsace et la Lorraine sont saisies par l’Empire allemand. En 1871, Sand, ĂągĂ©e de 67 ans, vit en harmonie avec sa famille Ă  Nohant sous la houlette de Maurice, seul maĂźtre dĂ©sormais. Le temps des conflits est terminĂ©. Lina avec Aurore et Gabriella En juin 1872, Sand adapte Mademoiselle La Quintinie, intrigue amoureuse, au théùtre. Puis Ă  l’automne, elle publie en feuilleton Nanon, roman Ă©voquant la RĂ©volution du point de vue de la paysannerie, classe majoritaire dont le XIXe siĂšcle a peu tenu compte. Sand publie aussi des contes pour enfants sous le titre de Contes de grand-mĂšre, dĂ©diĂ©es Ă  Aurore et Gabrielle. Vers 1874, ayant des problĂšmes de santĂ© qui l’empĂȘchent de voyager, Sand s’adonne Ă  l’aquarelle et pratique avec dextĂ©ritĂ© Ă  la “dentrite”; technique qu’elle appelle aussi “aquarelle Ă  l’écrasage”. La couleur est dĂ©posĂ©e au pinceau sur le papier et pressĂ©e encore humide avec une feuille absorbante pour obtenir une tĂąche alĂ©atoire. Elle accuse ensuite certaines lignes Ă  l’aiguille et Ă  la plume ; elle achĂšve enfin ce paysage imaginaire Ă  l’aquarelle, parfois rehaussĂ©e de blanc, en utilisant la rĂ©serve du papier. Cet Ă©crasement produit des nervures parfois curieuses. Mon imagination aidant, j’y vois des bois, des forĂȘts ou des lacs, et j’accentue les formes vagues produites par le hasard. George Sand. 1875, Sand publie Flamarande, qui aborde l’importance de la famille, la rigiditĂ© de la morale et d’autres thĂšmes qui lui sont chers ; Marianne Chevreuse relatant une histoire d’amour ; ainsi qu’une nouvelle sĂ©rie de contes. Sand, entourĂ©e de sa famille, 1875. En mai 1876, Sand souffre atrocement d’une occlusion intestinale probablement causĂ©e par un cancer de l’intestin. Elle Ă©crit sa derniĂšre lettre Ă  son petit neveu Oscar Cazamajou petit fils de Caroline Delaborde “J’ai fait mon temps, et ne m’attriste d’aucune Ă©ventualitĂ© . Je crois que tout est bien, vivre et mourir, c’est mourir et vivre de mieux en mieux”. Sand demande Ă  Solange d’installer un lit de camp devant la fenĂȘtre pour pouvoir regarder les deux cĂšdres qu’elle avait fait planter pour la naissance de Maurice et de Solange. Sand interdit sa chambre Ă  Maurice et Ă  ses petites filles tandis que RenĂ© Simonnet petit fils d’Hippolyte Chatiron et Oscar Cazamajou sont auprĂšs d’elle la journĂ©e. Le 7 juin, Sand rĂ©clame ses petites filles puis le lendemain son Ă©tat dĂ©cline encore. Dans ses derniers instants, Sand murmure “Laissez verdure” . Ce 8 juin 1876, Ă  9h30, la Dame de Nohant s’éteint. “L’absence et la mort ne diffĂšrent pas beaucoup, on ne se quitte pas, on se perd de vue mais on sait bien que n’importe oĂč on se retrouvera”. George Sand. Sources Biographie de George Sand par Martine Reid George Sand Secrets d’Histoire Le Larousse des Rois de France Le Grand Atlas Les Rois de France 1001 secrets d’histoire de France Le bel esprit de l’Histoire Le dernier amour de George Sand par Evelyne Bloch-Dano musĂ©e de la vie romantique Tweet Share 0 Reddit +1 Pocket LinkedIn 0 . 186 68 471 413 235 179 197 237

lettre de george sand Ă  son fils